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Recourir à l’intérim

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Si l’intérim se révèle indispensable pour répondre dans l’urgence à des absences imprévues, il reste utilisé avec parcimonie dans le secteur en raison de son coût et des problèmes de discontinuité de prise en charge qu’il pose. Quelles sont les questions à se poser avant de solliciter une agence d’emploi temporaire ?
De nombreux atouts

A 18 heures, le chef de service est informé qu’un éducateur, une AMP ou une infirmière est absent ce soir. Pas question de laisser le poste vacant, au risque de menacer la sécurité des personnes accueillies. Pour trouver un salarié en urgence, le recours à un intérimaire s’impose. Si, dans le secteur médical, l’emploi temporaire est utilisé depuis des décennies pour pallier des manques ponctuels de personnels, dans le social et médico-social, cette forme d’intervention ne s’est véritablement développée que depuis une dizaine d’années – « avec une croissance comprise entre 9 et 11 % pour la seule année 2016 », précise François Roux, délégué général de Prism’emploi, qui regroupe 600 entreprises du travail temporaire. Ses atouts principaux ? Un gain de temps pour l’employeur, la flexibilité des contrats, la possibilité de remplacer un candidat qui ne convient pas… De plus, les candidats sont généralement triés sur le volet : « Une partie de notre travail consiste à vérifier les diplômes et références des candidats, explique Manaf El Hebil, responsable opérationnel à Domino Assist’M, une agence de travail temporaire spécialisée dans le médical et le social. Il nous revient aussi de demander chaque année, et pas seulement au premier contrat, un extrait du casier judiciaire. »

Un surcoût important

« Nous avons recours à de l’intérim pour les remplacements en urgence, notamment pour assurer des nuits ou des week-ends, ou pour des arrêts maladie dont on ne connaît pas le terme », explique Vincent Chambon, chef de service au foyer Léopold-Bellan de Courbevoie (Hauts-de-Seine), une structure qui accueille des mineures prises en charge par l’ASE. Le coût de l’intérim limite néanmoins son utilisation : le surcoût par rapport à un CDD dépasse souvent les 25 %, selon Marie-Pascale Mongaux-Masse, qui dirige plusieurs EHPAD normands. Pour les remplacements dont la durée est connue d’avance (congé maternité, congés…), beaucoup de structures – dont la sienne – préfèrent embaucher des personnes en CDD. « Nous avons créé un pool pour remplacer les départs en congés ou en formation. »

Soigner les transmissions

Appelés dans l’urgence, les agents intérimaires doivent très rapidement s’adapter au fonctionnement de la structure dans laquelle ils arrivent. Leur accueil est donc particulièrement important. Si l’idéal est que le chef de service puisse prendre un temps pour échanger, ce n’est pas toujours possible. Le temps de transmission avec les professionnels de l’équipe pouvant être très limité, la clarté du livret d’accueil est fondamentale.

Par ailleurs, établir un lien de confiance avec la société d’intérim est crucial. Avant la première mission, le rendez-vous de présentation de l’établissement fournit les informations qui permettront au prestataire d’envoyer les candidats qui conviennent le mieux. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas : « Notre association, Sésame Autisme Rhône-Alpes, a signé une convention avec Adecco afin de négocier des tarifs. Nous avons un interlocuteur commercial, mais pour des remplacements le week-end, nous devons passer par une plate-forme téléphonique. Les téléconseillers que nous avons au bout du fil ne connaissent pas du tout notre structure », regrette Alexandre Thon, qui dirige un foyer d’accueil médicalisé pour autistes vieillissants.

Pour favoriser une véritable continuité, le foyer Léopold-Bellan a opté quant à lui pour une société d’intérim de petite taille spécialisée dans le secteur social. « Social & Co est dirigée par deux anciens chefs de service du secteur social. Ils nous envoient toujours les mêmes personnes qui connaissent la structure et sont identifiées par les jeunes filles », se félicite Vincent Chambon. Des débriefings réguliers ont lieu entre les responsables de cette structure et les cadres du foyer.

Etre le plus transparent possible

Avant de choisir son prestataire, il est nécessaire de vérifier que celui-ci connaît bien les postes que l’on a à pourvoir le plus fréquemment. Il faut s’assurer que la société peut être réactive et qu’elle dispose d’un important vivier de candidatures. Il ne faut pas non plus hésiter à s’assurer de sa solidité en demandant l’attestation de vigilance fournie par l’Urssaf. Ce document montre qu’elle est à jour du paiement de ses cotisations sociales. Une fois la société choisie, la description de la structure doit être la plus complète possible. « Certains directeurs d’établissement en situation de souffrance ou de crise institutionnelle pensent que le taire va leur permettre de trouver des salariés intérimaires plus facilement, regrette Manaf El Hebil, de Domino Assist’M. Ils ont tout faux : détailler les difficultés permet d’envoyer la personne adéquate ! »

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