Une campagne nationale de testing, dont les résultats ont été publiés par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, le 12 décembre (disponible sur http://travail-emploi.gouv.fr), met en évidence de fortes discriminations envers les candidats d’origine « maghrébine ». Entre avril et juillet 2016, le cabinet ISM Corum a testé, pour le ministère du Travail et de l’Emploi, 40 grandes entreprises (de plus de 1 000 salariés). Il s’agissait de répondre à des offres d’emploi, en proposant à chaque fois deux candidatures rigoureusement équivalentes au niveau de leurs compétences professionnelles et qui ne variaient qu’en raison de l’origine évoquée par la consonance de leurs noms et prénoms. Les résultats globaux montrent une tendance à privilégier les candidatures « hexagonales » (supposées sans ascendance migratoire) aux candidatures « maghrébines », avec un écart significatif de 11 points (respectivement 47 % et 36 % de réponses favorables). Cet écart de traitement se retrouve pour les hommes comme pour les femmes et pour les postes d’employés comme de managers. Les résultats par entreprise sont plus contrastés. En effet, si l’égalité de traitement a été le plus souvent appliquée par la majorité des 40 entreprises testées, les résultats de 12 d’entre elles présentent des écarts en défaveur des candidatures « maghrébines » qui peuvent aller jusqu’à 35 points. Ces entreprises doivent remettre, début 2017, un plan d’actions pour corriger leurs pratiques. Si « les propositions d’actions correctives d’une entreprise sont jugées insuffisantes au regard des enjeux, le ministère du Travail n’hésitera pas à la désigner publiquement », a prévenu Myriam El Khomri.