Quelque 280 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés en milieu ordinaire à la rentrée 2016 – soit un quart de plus qu’en 2012 –, tandis que 23 300 étudiants s’étaient fait connaître des dispositifs « handicap » qui leur sont destinés, indique le ministère de l’Education nationale dans un dossier rendu public à l’occasion du comité interministériel du handicap (CIH) du 2 décembre et dont les éléments reprennent en partie ceux d’une note d’information publiée par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) de ce même ministère(1). Il avance aussi le nombre de 45 000 accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), soit 25 000 emplois à temps plein (ETP), pour 122 000 élèves bénéficiaires.
A ce sujet, le président de la République avait annoncé, en mai dernier, au cours de la quatrième conférence nationale du handicap (CNH), « la transformation progressive des contrats aidés assurant des missions d’aide humaine auprès des élèves en situation de handicap, en emplois AESH », rappelle le ministère, en annonçant que, sur cinq ans, 56 000 contrats aidés auront été transformés en 32 000 équivalents temps plein AESH. En 2016, cette mesure aura encore permis de créer 6 400 ETP AESH, en plus des 2 900 emplois de ce type créés depuis 2012, auxquels s’ajoute la création prévue de 1 351 emplois supplémentaires à la prochaine rentrée scolaire, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2017.
De plus, il y a « de plus en plus d’unités d’enseignements localisées en écoles ordinaires », se félicite l’Education nationale, en soulignant par exemple que 103 unités d’enseignement pour les élèves avec autisme ont été ouvertes au sein d’écoles maternelles (UEM) depuis la rentrée 2014. Un accroissement de l’accueil qui s’accompagne d’un renforcement de la formation des enseignants « aux besoins spécifiques des élèves en situation de handicap », assure encore le ministère.
Dans le détail, le ministère évalue à 350 300 le nombre d’enfants ou d’adolescents en situation de handicap scolarisés, dont près de 80 % le sont en milieu ordinaire, dans une école, un collège ou un lycée (soit près de 280 000), les autres l’étant en milieu spécialisé. Environ un tiers des élèves en milieu ordinaire sont en unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) dans le premier comme dans le second degré, et « un petit nombre d’élèves (2 à 3 %) bénéficie d’une scolarité partagée ».
La hausse massive de la scolarisation constatée par la DEPP en milieu ordinaire (+ 80 % depuis 2006, première année d’application complète de la loi « handicap » du 11 février 2005, soit 123 600 élèves en plus) s’explique notamment par l’augmentation de la présence des élèves handicapés dans le secondaire, dont le nombre a été multiplié par 2,7 (+ 44 % dans le primaire), voire « pratiquement quadruplé » dans les ULIS. Cette tendance bénéficie surtout aux élèves présentant des troubles intellectuels ou cognitifs, ou des troubles du langage ou de la parole, précise la note d’information : « Leur nombre a pratiquement doublé en neuf ans, passant de 59 000 à 112 000 pour les premiers et de 19 000 à 47 000 pour les seconds. » De même, les effectifs de jeunes présentant des troubles psychiques sont en augmentation (+ 24 000).
(1) Tous les documents sont disponibles sur