Dans une résolution non législative adoptée le 23 novembre dernier(1), le Parlement européen réclame la reconnaissance officielle des langues des signes nationales et régionales dans les Etats membres et au sein des institutions de l’Union européenne (UE). Il plaide également pour une reconnaissance officielle de la profession d’interprète en langue des signes.
L’Union européenne compte actuellement près d’un million de sourds utilisant la langue des signes, et pas moins de 51 millions de citoyens malentendants également susceptibles d’y recourir. Pourtant, il n’y a pas plus de 1 500 interprètes dans toute l’UE, soit en moyenne moins d’un interprète pour 160 sagers.
Face à ce constat, les eurodéputés réclament la reconnaissance officielle des langues des signes et de la profession d’interprète y afférent, ainsi que la mise en place d’une formation officielle (universitaire ou équivalente, soit trois années d’études à temps plein, ce qui correspond à la formation exigée pour les interprètes en langues parlées).
Ils soulignent par ailleurs que les citoyens atteints de surdité, sourds et aveugles ou malentendants doivent avoir accès « aux mêmes informations et aux mêmes communications que leurs concitoyens ». Et ce, via l’interprétation en langues des signes, du sous-titrage, de la reconnaissance vocale ou d’autres formes de communication.
Ils ajoutent également que, même si les soins de santé relèvent de la compétence des Etats membres, les besoins des patients atteints de surdité, sourds et aveugles ou malentendants doivent être satisfaits.
Enfin, en ce qui concerne les institutions de l’Union européenne, le Parlement exige que les interprètes en langue des signes bénéficient du même statut que les interprètes en langues parlées.
(1) Résolution disponible sur