Qui aurait cru qu’un dispositif confidentiel en direction de jeunes toxicomanes en errance connaîtrait un tel succès ? Depuis ses débuts au sein du Comité d’étude et d’information sur la drogue et les addictions (CEID-Addictions) en juin 2012 à Bordeaux, le programme TAPAJ a pris du galon. Aujourd’hui, treize villes sont concernées en France – parmi lesquelles Paris, Nice, Marseille, Strasbourg et Toulouse –, sept de plus devraient l’être d’ici à la fin 2016 et dix autres sites se sont déclarés candidats. Début juin, une tête de réseau national, TAPAJ France, a vu le jour. C’est l’aboutissement du travail de structuration mené, depuis 2014, par la Fédération Addiction avec l’appui technique du CEID-Addictions et le soutien actif de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) dans le cadre de son plan 2013-2017(1). Un changement d’échelle accompagné depuis peu par l’Agence nouvelle des solidarités actives(2).
Inspiré d’une action menée depuis 2000 par l’association Spectre de rue à Montréal au Québec, TAPAJ est un programme de réduction des risques et d’insertion qui s’adresse à des jeunes de 18 à 25 ans, en errance, consommateurs de substances psychoactives et éloignés des dispositifs d’accompagnement et de soins. Son fil directeur ? Permettre à ce public marginalisé d’accéder à quelques heures de travail contre un salaire versé le jour même dans des conditions de contraintes minimales – il n’y a pas d’engagement de durée, ni de contractualisation et aucun prérequis n’est demandé en matière de qualification ou d’expérience, de changement de vie ou d’arrêt des consommations –, avec la possibilité d’avancer graduellement vers un accompagnement global et une prise en charge de droit commun.
Durant la phase initiale, les professionnels des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ou des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues (Caarud) – qui portent le programme – vont au-devant des jeunes en leur proposant de travailler pendant un maximum de quatre heures d’affilée dans des chantiers de six ou sept participants aux activités variées : entretien d’espaces verts, désherbage, manutention, nettoyage (parking, bureaux…), déblayage, publipostage, distribution de flyers, peinture de locaux, accueil et renseignement public… Encadrés, en général, par un éducateur spécialisé, les jeunes, qui peuvent s’inscrire jusqu’à la veille pour le lendemain, sont rémunérés par une association intermédiaire partenaire à hauteur de 10 € de l’heure en chèque emploi-service échangeable en espèces à La Poste. S’ils le souhaitent, ils peuvent entrer dans une deuxième phase, avec la signature d’un contrat de travail allant jusqu’à trois jours et la réalisation d’un bilan complet de leur situation administrative, médicale et sociale. Une troisième étape est envisageable par la suite avec une augmentation du volume horaire travaillé, l’accompagnement vers un projet d’insertion professionnelle (formation qualifiante, chantier d’insertion, CDD…) et la recherche d’un hébergement(3).
Si ce dispositif immerge directement les jeunes dans le monde du travail (contrats, bulletins de salaire…), ce n’est pas un programme d’insertion professionnelle proprement dit : les principes restent ceux du secteur de l’addiction, à savoir la réduction des risques, le travail de rue, l’« aller vers »… « Ceux qui l’ont pensé et modélisé sont des acteurs médico-sociaux, pas des acteurs de l’insertion : le travail est conçu comme un levier, en particulier vers l’accès aux soins », précise Jean-Hugues Morales, à l’origine de l’importation et de l’adaptation du programme dans l’Hexagone, aujourd’hui coordinateur national de TAPAJ France. « L’activité doit rester un moyen d’entrer en relation pour créer des changements et aller, peut-être, vers d’autres projets », complète Frédéric Menneret, directeur de l’association Drogues et Société, à Créteil (Val-de-Marne).
Les motivations des jeunes sont d’ailleurs très variables : « Certains sont plutôt conformistes, ils veulent un appartement, un emploi, et TAPAJ est un tremplin. D’autres veulent continuer à vivre en squat, à la rue, et cherchent simplement à amasser un pécule équivalent à ce qu’ils gagnent en faisant la manche… TAPAJ est une sorte de cire molle qui parvient à s’adapter aux attentes et demandes des jeunes à un moment donné de leur trajectoire d’errance », explique le sociologue Emmanuel Langlois, maître de conférence au Centre Emile-Durkheim de l’université de Bordeaux, auteur en 2014 d’une évaluation du programme mis en œuvre par le CEID-Addictions pour le compte de la Mildeca(4).
Les modalités d’accès sont volontairement souples pour ne pas décourager les intéressés. « On ne voulait pas créer un outil trop inclusif sur le modèle des dispositifs classiques qui sont trop contraignants pour le public visé », explique Jean-Hugues Morales. Ces derniers « ne sont pas adaptés à leur mode de vie, ils sont stigmatisants et génèrent la crainte de devenir prisonnier à vie des programmes d’assistance », confirme Emmanuel Langlois dans la synthèse de son évaluation. Selon lui, cette « logique de bas seuil », qui propose un rythme de travail acceptable et évite « l’impératif du “projet” », a l’intérêt de ne pas faire du mode de vie de ces jeunes la source de leur problème : « Il n’y a pas de dossier à remplir, pas de sélection, pas d’attente. C’est un dispositif à la carte, très approprié pour ce public pour qui la logique bureaucratique est insurmontable. » « Sans cela, renchérit Frédéric Menneret, sachant que ces jeunes sont habituellement très rétifs par rapport aux institutions, il serait très difficile d’entrer en contact avec eux. La reconnaissance immédiate – avec une rémunération le jour même – joue également un rôle très important dans la mesure où ils vivent au jour le jour et sont dans l’incapacité de se projeter dans une temporalité qui n’est pas la leur. »
La souplesse du programme est une des clés de son succès auprès des jeunes. Mais l’intérêt qu’il suscite auprès des collectivités locales, des entreprises et des associations intermédiaires (voir page 25) explique aussi son déploiement rapide. Pour conserver l’unité du dispositif, son essor est encadré par une charte nationale, à laquelle les CSAPA, les Caarud et les associations intermédiaires doivent adhérer : y sont précisés les critères d’inclusion des jeunes, leurs modalités d’accompagnement et de rémunération et les conditions du partenariat avec les entreprises. La Fédération Addiction, chef d’orchestre de cette modélisation rigoureuse – qui s’est déroulée dans le cadre du comité de pilotage national organisé par la Mildeca –, a été enthousiasmée par l’expérience : « Produire de l’intelligence collective en faisant collaborer des acteurs de taille très différente s’est révélé passionnant », avance Nathalie Latour, sa déléguée générale.
Les premières structures à s’être lancées avaient, pour la plupart, déjà mené une réflexion en matière d’insertion professionnelle des usagers de drogues. Comme le pôle addiction « Les Wads » à Metz qui a développé, dès les années 1970, des chantiers d’insertion en direction de personnes héroïnomanes. Forte de cette expérience, la structure a été la seconde, après le CEID-Addictions, à proposer TAPAJ : depuis octobre 2014, une centaine de jeunes ont bénéficié de chantiers d’entretien d’espaces verts (remise en état de jardins ouvriers, désherbage de cimetières…) financés par la municipalité de Metz.
L’expérimentation menée à petite échelle par l’association Drogues et Société entre juin et décembre 2015 auprès de 11 jeunes – dans des chantiers réalisés tous les mardis de 10 heures à 14 heures pour le compte du service de propreté urbaine de l’établissement public territorial 11 (Territoire 11) de la Métropole du Grand-Paris – s’inscrit également dans un engagement historique : « Le retour à l’emploi des usagers de drogues nous intéresse depuis l’apparition des traitements de substitution au milieu des années 1990 : après avoir passé une convention avec le conseil départemental pour des stages de redynamisation vers l’insertion professionnelle, nous sommes allés à la rencontre d’expériences proches dans différents pays européens – Italie, Portugal… – et en France. Lorsque l’initiative du CEID-Addictions est entrée dans une phase d’essaimage, nous avons bien entendu été partants », explique Frédéric Menneret.
Pour le Groupe SOS – seule association d’envergure nationale engagée dans TAPAJ avec Oppelia –, c’est au contraire la nouveauté de l’approche qui a séduit : « Travailler en parallèle – et pas l’un après l’autre – les volets de la réduction des risques et de l’insertion professionnelle nous a tout de suite intéressés. C’est un outil supplémentaire très adapté à certains jeunes usagers », relève Abdelka Boumansour, directeur général adjoint du pôle « addictions » du Groupe SOS Solidarités, également conquis par la similitude du programme avec « Un chez soi d’abord » (voir encadré ci-dessous). Trois Caarud gérés par le groupe appliquent déjà ce programme : depuis 2014, le Sleep In Marseille et, depuis 2015, Kaléidoscope dans le XIXe arrondissement de Paris et Lou Passagin à Nice. D’autres programmes devraient démarrer rapidement au sein du groupe à Montpellier, à Bondy (Seine-Saint-Denis) et peut-être en Guyane…
Les premiers résultats sont encourageants. Selon les chiffres donnés par TAPAJ France, sur les 153 jeunes qui ont bénéficié du programme en 2015 au plan national, plus de 40 % ont connu une sortie positive avec une prise en charge en parallèle (justice, soins, hébergement…). « Nous ne nous y attendions pas, mais le taux de sorties positives des jeunes est supérieur à celui de notre public habituel : on assiste à des reprises d’études, à l’intégration dans des chantiers d’insertion, voire à des embauches directes », rapporte Fabrice Domens, directeur d’ARE 33, la première association intermédiaire à s’être lancée dans l’aventure aux côtés du CEID-Addictions à Bordeaux. Par ailleurs, ce programme modifie la représentation que les jeunes ont d’eux-mêmes : « Ils se rendent compte qu’ils sont capables d’effectuer une activité et de ne pas consommer pendant quelques heures, cela leur redonne confiance en eux », relaie Lionel Dieny, directeur adjoint du pôle addiction « Les Wads ».
Le dispositif a également l’intérêt de susciter des partenariats et de promouvoir une approche intégrée qui pourrait servir de modèle pour d’autres actions, estime Nathalie Latour : « En alliant santé, social et économique dans une logique de mutualisation des moyens et des compétences, TAPAJ interroge la place des différents acteurs et permet de sortir du cloisonnement et de la logique de silos qui prédomine en France. » « Alors que les différents acteurs ont rarement l’habitude de travailler ensemble, considère aussi Emmanuel Langlois, ce programme joue un rôle de levier pour aller vers davantage de transversalité et de dialogue. » Afin de favoriser la continuité des interventions sanitaires et sociales, en particulier avec le secteur de l’insertion par l’activité économique, des échanges réguliers sont d’ailleurs engagés avec la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS). L’objectif est de soutenir les partenariats déjà créés localement et de les multiplier. « C’est un programme que nous scrutons de près », explique Aurélien Ducloux, chargé de mission à la FNARS. De leur côté, les associations intermédiaires, déjà engagées ou qui souhaitent le faire, se sont regroupées à Paris pour réfléchir ensemble au dispositif.
Reste à convaincre les entreprises de financer des chantiers adaptés. A Bordeaux, des partenariats ont notamment été signés avec Auchan, la SNCF, Suez et Vinci dans le cadre de leur volet RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise). Ailleurs, c’est plus compliqué. Principale barrière : des coûts horaires supérieurs au marché. « Sur le principe, les entreprises sont d’accord, mais, très vite, elles tiquent sur les 5 € supplémentaires par heure travaillée… », relève Pascal Fraichard, directeur régional PACA du pôle « addictions » du Groupe SOS. Bien que les conventions nationales (comme celle en passe d’être signée avec la SNCF) ne suffisent pas toujours à convaincre les responsables locaux des sociétés concernées, l’existence de TAPAJ France devrait cependant faciliter les négociations avec les entreprises, rassurées d’avoir un interlocuteur unique. « Cette nouvelle entité va permettre une meilleure coordination et une plus grande visibilité », se félicite Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mildeca, dont l’appui à TAPAJ ne faiblit pas. Pour l’heure, de nombreuses pistes explorées n’ont pas abouti – comme, pendant l’Euro 2016, le nettoyage des « fan zones » à Paris.
Dans ces conditions, Drogues et Société, à Créteil, a pris le parti de solliciter en priorité les collectivités territoriales avec lesquelles elle a déjà des liens. Cela ne l’empêche pas d’envisager de créer un poste dédié au programme, qui serait en particulier chargé du démarchage des entreprises. « En France, ce n’est pas dans la culture du secteur social qui a plutôt l’habitude de se tourner vers les acteurs publics ; en revanche, au Québec, il existe depuis des années des professionnels préposés à la levée de fonds et aux partenariats avec les entreprises », souligne Emmanuel Langlois. Encore faut-il trouver le budget pour rémunérer ce type de poste… Difficile mais pas impossible : le Caarud Sleep In Marseille a obtenu des subventions de l’agence régionale de santé et de la délégation départementale de la Mildeca pour financer un poste de chargé de mission TAPAJ pendant trois ans. « C’est ce qui nous a permis de déployer un programme ambitieux et structuré », se réjouit Pascal Fraichard. Après des chantiers en 2015 avec Renault (déménagement d’une succursale), EFFIA et l’Olympique de Marseille, une convention vient d’être signée avec le groupement d’intérêt public (GIP) Politique de la Ville de Marseille : entre juillet 2016 et juillet 2017, 100 à 150 jeunes (3 400 à 4 000 heures de travail) vont pouvoir s’investir dans des chantiers situés dans les quartiers prioritaires, dans le cadre de demi-journées de nettoyage des espaces verts et des lieux sportifs et dans le cadre d’interventions plus longues dans des copropriétés dégradées.
Ce partenariat donne une coloration particulière au programme TAPAJ mis en œuvre à Marseille puisqu’il s’adresse aussi aux jeunes des quartiers défavorisés – qui ne sont pas la cible initiale. « Ces jeunes sont certes consommateurs de substances mais pas forcément dans l’errance », précise Pascal Fraichard. « C’est une façon de travailler sur l’alternative au trafic de drogues pour les jeunes fumeurs de cannabis qui sont tentés d’entrer dans ce circuit », argumente Abdelka Boumansour. Le programme intéresse d’ailleurs autant la politique de la ville que la prévention de la délinquance : le comité interministériel de la prévention de la délinquance et de la radicalisation, qui a récemment reçu TAPAJ France, réfléchit à un partenariat. « Il y a une porosité entre les publics, comme on le voit avec les jeunes sortant de prison, souvent usagers de drogue, qui peuvent se retrouver dans des squats ou se présenter désœuvrés à un Caarud », observe Jean-Hugues Morales.
En parallèle du Groupe SOS, Drogues et Société réfléchit à d’autres formes d’aménagement du programme. Compte tenu de son implantation, les chantiers que cette association organise s’adressent moins à des jeunes en errance qu’à « des jeunes en déshérence, des jeunes dans la rue plutôt que des jeunes à la rue, dont les parents habitent le territoire mais qui passent beaucoup de temps dehors dans des conditions précaires », souligne Frédéric Menneret. Il songe à ouvrir le programme à des publics plus âgés « pour lesquels TAPAJ pourrait être une solution tout à fait intéressante »(5). « Selon toute vraisemblance, le programme va continuer à évoluer en fonction des réseaux créés, des retours d’expériences, des différentes lectures possibles », estime Emmanuel Langlois. Néanmoins, « TAPAJ n’est pas une solution miracle, défend Nathalie Latour. Avant de l’appliquer à tout et n’importe quoi, il faut d’abord stabiliser l’approche, ce qui passe par un respect rigoureux de la charte nationale afin de maintenir une équité sur tout le territoire. »
Dans ce contexte d’expérimentations tous azimuts, l’évaluation du programme fait partie des chantiers prioritaires. Avec le soutien d’Orange Solidarité, une association de lutte contre la fracture numérique liée à la Fondation Orange, TAPAJ France devrait lancer début 2017 une application informatique destinée au suivi de l’activité du dispositif. Quant à la Mildeca, elle prévoit de financer une évaluation franco-québécoise en partenariat avec l’université de Sherbrooke à Montréal. « Nous sommes en train de rédiger le cahier des charges en lien avec TAPAJ France », indique Danièle Jourdain-Menninger. De quoi circonscrire les bonnes pratiques et les points de vigilance à surveiller…
« TAPAJ place les personnes directement dans l’activité, sans juger les pratiques, ce qui le rapproche de la logique à l’œuvre dans le programme “Un chez soi d’abord” », observe Jean-Hugues Morales, coordinateur de TAPAJ France. La parenté de TAPAJ avec cette approche qui propose un accès direct au logement aux personnes sans abri souffrant de troubles mentaux ou d’addictions a suscité l’intérêt de la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL) qui expérimente la démarche : « Etant donné que les méthodologies d’accompagnement des deux programmes sont très proches, il nous est apparu intéressant de créer des liens entre ces outils – tous deux des portes d’entrée vers l’emploi et le logement – en facilitant l’accès aux deux dispositifs pour le public bénéficiant déjà de l’un d’entre eux », confirme Pascale Estecahandy, qui coordonne « Un chez soi d’abord » au sein de la DIHAL. L’attention de cette dernière pour TAPAJ tient également au fait qu’une de ses missions consiste à prévenir les ruptures en matière de logement et d’hébergement des jeunes. « Au vu de la proximité entre les publics concernés par les deux programmes, il semble opportun d’aller vers davantage de transversalité », poursuit Pascale Estecahandy. Des points communs qui ont conduit la DIHAL à entrer dans le comité de pilotage national de TAPAJ en juin dernier.
Côté financement public, la Mildeca a mis au pot 43 000 € pour le déploiement du programme. Elle a également financé l’évaluation du programme mis en œuvre à Bordeaux à hauteur de 40 000 €, ainsi que les trois journées nationales TAPAJ qui ont déjà eu lieu (10 000 € par an). Elle verse aussi à TAPAJ France une subvention de 20 000 € par an. « A quoi il faut ajouter l’accompagnement et le soutien logistique : nous avons une chargée de mission qui suit de très près TAPAJ… », souligne Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mildeca. Cette dernière ne finance toutefois pas les programmes mis en place localement. Les coûts structurels sont certes peu élevés (ce sont les entreprises ou les collectivités locales qui financent les salaires des jeunes) mais les opérateurs doivent néanmoins trouver de quoi rétribuer, au minimum, le professionnel qui encadre les chantiers. Ce qui suppose de mobiliser une constellation de financements publics et privés. « Avec le développement du programme, la question des coûts fixes (éducateurs dédiés, secrétariat…) devrait toutefois se poser de plus en plus », explique le sociologue Emmanuel Langlois.
(2) Dans le cadre de l’« accélérateur d’innovation sociale » créé au début 2015 au sein du plan gouvernemental de lutte contre le chômage de longue durée.
(3) Voir notre reportage à Bordeaux dans les ASH n° 2918 du 10-07-15, p. 24.
(4) Intitulé « Développer de nouvelles organisations au service de la réinsertion des jeunes errants : TAPAJ. Recommandations opérationnelles et enjeux autour de TAPAJ ».
(5) Au Québec, le programme est proposé aux jeunes jusqu’à 30 ans – en France, le choix a été fait de cibler les majeurs jusqu’à 25 ans, étant donné qu’ils peuvent ensuite prétendre au RSA.