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L’action sociale, premier champ de l’ESS touché par les départs en retraite

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Dans l’économie sociale et solidaire, les départs à la retraite « ont lieu alors que les pratiques évoluent, notamment sous l’effet de la numérisation, mais aussi que les financements, en particulier dans le domaine du médico-social et de l’insertion, sont loin d’être pérennes ». C’est ce que souligne l’Observatoire national de l’économie sociale et solidaire (ESS), porté par le Conseil national des chambres régionales de l’ESS (CNCRESS), dans une récente étude(1). Celle-ci analyse en détail les secteurs et les métiers les plus concernés, ainsi que les conditions à réunir pour « convertir » ces départs en opportunités d’emploi. Le document rappelle que l’ESS compte aujourd’hui 221 325 établissements, employant 2,37 millions de salariés (10,5 % de l’emploi en France), et démontre tout particulièrement une capacité de résistance à la crise. Si, dans ce secteur, la part des salariés de plus de 50 ans est en hausse comme dans le reste de l’économie – de 26,9 % en 2008 à 30,1 % en 2013 –, elle est supérieure à celle du secteur privé hors ESS et légèrement inférieure à celle du secteur public. En outre, l’ESS emploie 11,3 % des salariés de plus de 50 ans.

L’action sociale est le premier champ de l’ESS touché par les départs en retraite, montre l’observatoire. Dans celui-ci, la part des plus de 50 ans atteint 30,8 % (d’après des données 2013 de l’INSEE) et le potentiel de départs à la retraite est estimé à plus de 41 000 en 2017. Il est évalué à plus de 287 000 d’ici à 2025. L’aide à domicile est le domaine le plus concerné, en volume et en proportion, puisque près de 40 % des salariés y ont plus de 50 ans. Vient ensuite l’accueil d’enfants handicapés (34,6 %), puis l’hébergement social et médico-social (30,5 %). A eux trois, précise le document, ces domaines « représentent plus de 183 000 départs à la retraite d’ici à 2025 ». Les métiers de l’action sociale sont plus précisément examinés : en 2013, près de 45 % des cadres de l’intervention socio-éducative travaillant dans l’ESS avaient plus de 50 ans, un pourcentage « en hausse de 4,8 points par rapport en 2010 ». Ce taux est de 40 % pour le métier de l’aide à domicile et de plus de 41 % pour les éducateurs techniques spécialisés et les moniteurs d’atelier. Des métiers « où les contraintes techniques physiques ont relativement plus d’importance, et où donc les départs à la retraite seront effectifs plus tôt », souligne l’étude.

Les conditions pour un renouvellement des postes dépendent de plusieurs facteurs, poursuit le document : le secteur d’activité, le territoire, la taille de la structure, sa pérennité financière, « la confiance en l’avenir »… Mais les difficultés de recrutement, « liées pour certains postes aux conditions de travail peu attractives », peuvent également représenter un frein. Travailler à leur amélioration est donc un enjeu essentiel pour créer des opportunités d’emploi, préconise l’observatoire. En particulier pour l’aide à domicile : « Du fait du vieillissement démographique, la demande devrait se maintenir, même si des incertitudes économiques existent, car le secteur a vu la concurrence du secteur privé lucratif s’amplifier ces dernières années. » Tous domaines confondus, la formation apparaît comme un autre levier, tout comme la communication. Sur ce point, plusieurs axes sont possibles, suggère encore l’observatoire. L’un consisterait à « orienter des hommes vers les métiers actuellement occupés quasi exclusivement par des femmes (97 % dans l’aide à domicile) ». Un autre peut viser à montrer que l’ESS est « un champ dynamique et ouvert aux reconversions professionnelles, à la recherche de compétences qui peuvent avoir été acquises ailleurs » (partenariat, développement commercial, gestion des relations humaines…). Si les salaires sont inférieurs pour certains métiers à ceux pratiqués dans le reste du secteur privé, « les jeunes ont plus facilement dans l’ESS une responsabilité de projet (de la recherche de financement jusqu’à la mise en œuvre concrète et au bilan d’action) qui permet de développer rapidement des compétences multiples et de progresser dans l’entreprise et/ou le secteur », relève l’étude. Pour assurer la transmission « des savoir-faire et des savoir-être », les entreprises de l’ESS doivent par ailleurs « anticiper et formaliser leurs besoins, en lien avec les démarches de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences », recommande le document. Quant à l’ancrage local des structures, s’il est « indéniablement une force », il peut aussi constituer une « contrainte lorsqu’il s’agit de recruter des nouveaux salariés, dans des territoires isolés et/ou peu attractifs ». Dans cette perspective, s’organiser et coopérer pour améliorer l’attractivité des emplois peut requérir pour certains secteurs un « accompagnement : des réseaux, des fédérations et des services de l’Etat ». Un diagnostic et des pistes de travail qui, pour l’observatoire, doivent « alimenter une réflexion prospective » de l’ensemble du secteur.

Notes

(1) Départs à la retraite et opportunités d’emplois dans l’économie sociale et solidaire – Disponible sur http://bit.ly/2ffHRvw.

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