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Un plan d’action pour promouvoir le bien-être et la santé des jeunes

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Parmi les objectifs du gouvernement : permettre un accès gratuit des jeunes à des consultations de psychologues, faire émerger une culture partagée entre les personnels de l’Education nationale et de la santé, développer les maisons des adolescents et renforcer la prise en charge psychiatrique des jeunes.

« Faire en sorte que le bien-être et la santé des adolescents et des jeunes adultes deviennent partie intégrante des politiques éducatives, des politiques d’accès aux soins, des politiques de soutien aux familles et des politiques de la jeunesse. » C’est l’objectif du plan d’action interministériel en faveur du bien-être et de la santé des jeunes, présenté conjointement le 29 novembre par la ministre des Affaires sociales et de la Santé, la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi que la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes. Selon les pouvoirs publics, plus de 10 % des adolescents et des étudiants sont en situation de fragilité (souffrance psychologique, anxiété, solitude…). Le gouvernement entend donc proposer à la jeunesse – « priorité du quinquennat », a rappelé Marisol Touraine – « des moyens nouveaux pour faire face à un mal-être individuel aux ressorts multiples ».

Présentation des principales mesures du plan, dont certaines sont déjà mises en œuvre dans trois territoires précurseurs (les académies de Nantes, Versailles et Nancy-Metz et les agences régionales de santé correspondantes), et qui visent notamment à permettre aux professionnels de mieux identifier les signes de mal-être chez les jeunes, à améliorer la prise en charge de ces derniers et à faire en sorte qu’ils se sentent davantage soutenus et écoutés.

Mise en place du « pass santé jeunes »

Constatant le coût élevé des consultations de psychologues et l’absence de prise en charge financière par l’assurance maladie de ces frais de santé, le plan d’action crée un « pass santé jeunes » ayant pour but d’assurer l’accès gratuit d’enfants et de jeunes adultes (jusqu’à 21 ans) à des consultations auprès d’un psychologue clinicien, dans la limite de dix séances, encadrées par deux séances de bilan. Cette prise en charge devra être précédée d’une première évaluation de la souffrance psychique de la jeune personne par un médecin. Selon le plan d’action, le « pass santé jeunes » doit permettre « un meilleur accès à une aide psychosociale pour les adolescents ». Cette mesure est inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 et sera mise en œuvre dans les trois territoires précurseurs cités ci-dessus, pour une période expérimentale de trois ans.

Aménagement d’une coopération pluridisciplinaire

Le plan d’action a aussi pour objectif de « faire émerger une culture partagée entre les personnels de l’Education nationale et le secteur de la santé ». Rappelant que des « alliances éducatives » sont déjà expérimentées au sein de plusieurs académies, dans le cadre de la lutte contre le décrochage scolaire, il entend déployer progressivement ce dispositif d’alliances sur le territoire national au sujet du bien-être et de la santé des jeunes. Objectif : favoriser le partage d’informations autour de la situation personnelle du jeune et la complémentarité des interventions. Une charte doit être signée par les différents membres de l’alliance (école et partenaires extérieurs, à savoir les familles, les collectivités, les associations…) et doit permettre la constitution d’une équipe au sein de l’école.

De même, est prévue la mise en place progressive d’un dispositif de veilleau sein de chaque collège et lycée réunissant les différents personnels (infirmiers, assistants de service social, conseillers d’éducation…) qui ont à connaître de la situation d’un élève rencontrant des difficultés de santé et suscitant des « inquiétudes particulières ». Les établissements devront définir les modalités de participation à ces réunions d’un professionnel extérieur à la structure. Selon les ministères, « une étape pourrait être franchie » en constituant, au niveau des bassins scolaires, des équipes médico-psycho-sociales qui seraient les « garantes d’un dispositif de veille facilitant la réflexion et l’analyse partagées » autour des problématiques propres à la santé et au bien-être des jeunes.

Le plan d’action ajoute que la coopération pluridisciplinaire suppose la mise en place de supports d’informations à destination des élèves et des parents afin qu’ils aient connaissance des dispositifs qui leur sont destinés. Ainsi, les pouvoirs publics précisent que, à l’échelle nationale, un portail interministériel sera prochainement consacré au bien-être psychologique des élèves.

L’ensemble des orientations prises dans le cadre de la coopération pluridisciplinaire doivent être inscrites dans le règlement intérieur et les projets d’établissements, précise le plan d’action.

Permanence pour les professionnels au contact de jeunes en difficulté

Le gouvernement prévoit par ailleurs d’expérimenter en 2017, au sein des trois académies retenues, un dispositif de rencontres entre les professionnels des établissements scolaires et un psychologue clinicien ayant pour mission d’assurer une écoute, d’informer et de suggérer une orientation plus adaptée pour les jeunes en difficulté, déjà mis en place en Ile-de-France. Ce dispositif devrait ensuite être généralisé progressivement sur l’ensemble du territoire.

Développement des maisons des adolescents

Les ministères veulent faire des maisons des adolescents (MDA), mises en place depuis une quinzaine d’années, les « têtes de réseau des acteurs de l’adolescence ». Le plan d’action entend donc les développer davantage au sein des territoires et renforcer leurs partenariats avec les autres intervenants des secteurs éducatif et sanitaire, les points « accueil-écoute jeunes » et les collectivités territoriales. Afin de rendre « plus lisibles » le fonctionnement et le positionnement des MDA, un nouveau cahier des charges a été mis en place par une circulaire qui vient d’être diffusée. Ce cahier des charges « de deuxième génération » définit notamment la mission de prévention des maisons des adolescents et le rôle de pilotage des agences régionales de santé sur la base de leur stratégie pour la santé des jeunes.

Renforcement de la prise en charge psychiatrique des jeunes

Face aux délais d’attente importants, à l’augmentation des files actives et des disparités territoriales dans la prise en charge de l’enfant et de l’adolescent au sein des structures de psychiatrie, le gouvernement estime nécessaire de « conforter » la psychiatrie des jeunes personnes en dotant ce secteur de davantage de ressources. Il s’agit aussi, selon le plan d’action, de concevoir une meilleure articulation entre la pédopsychiatrie et la psychiatrie adulte et d’organiser des capacités de recherche mobilisant plusieurs domaines outre la psychiatrie de l’enfant (sciences humaines, neurosciences…).

S’agissant de la prise en charge psychiatrique des jeunes adultes, le plan d’action s’inscrit dans la continuité du plan national de vie étudiante élaboré en 2015 et comportant un chapitre spécifique à la santé des étudiants(1). Il entend accentuer l’effort d’information auprès de ces derniers dès la rentrée 2017, en prévoyant notamment l’organisation de permanences dans les universités par le biais d’un nombre plus important de bureaux d’aide psychologique universitaire et de services universitaires de médecine préventive disposant d’un centre de santé.

Le Conseil national de santé mentale, installé le 10 octobre dernier(2), sera chargé d’approfondir toutes ces questions, l’un des quatre axes de son travail étant la santé mentale des enfants et des jeunes.

Notes

(1) Voir ASH n° 2918 du 10-07-15, p. 5.

(2) Voir ASH n° 2979 du 14-10-16, p. 5.

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