« Plus de la moitié des épisodes de violence serait évitable […] et les autres pourraient faire l’objet d’une prise en charge plus adaptée », évitant ainsi le recours aux mesures de contention ou d’isolement. C’est ce qu’estime la Haute Autorité de santé (HAS) dans une étude relative aux épisodes de violence des patients hospitalisés en psychiatrie, présentée le 22 novembre à l’occasion d’une conférence donnée sur ce sujet. L’étude met en exergue la prise en charge inadéquate des incidents violents ainsi que leurs « conséquences délétères » sur les professionnels de santé et les autres patients. Elle dénonce aussi la « stigmatisation injustifiée » dont font l’objet les personnes souffrant de troubles mentaux et les « nombreux clichés » propres au fonctionnement de services de psychiatrie véhiculés par ce sujet « longtemps tabou ». La HAS souligne ainsi la nécessité d’y remédier pour permettre l’amélioration de la prise en charge des moments de violence et, plus généralement, celle de la qualité des soins au quotidien.
Ce travail a donc donné naissance à plusieurs documents destinés à « soutenir et accompagner les professionnels de santé dans l’élaboration de programmes d’amélioration des pratiques et des compétences », indique la Haute Autorité de santé. Sont ainsi mis à la disposition des professionnels de santé sur son site Internet (
→ un guide méthodologique présentant l’action du groupe de travail, les principes fondant une démarche de prévention et de gestion de la violence, les étapes de la prise en charge et une présentation du matériel pédagogique ;
→ 15 programmes d’amélioration des pratiques (actualiser et renforcer les connaissances et les compétences fondamentales des professionnels, impliquer le patient dans sa prise en charge et améliorer son accueil, prévenir et gérer la crise, mettre en place une gestion continue des risques…) ;
→ 14 outils pour l’amélioration des pratiques, dont un projet thérapeutique individualisé, un plan de prévention partagé, des espaces d’apaisement et la réunion d’équipe post-incident.