Les dépenses d’aide sociale absorbent, on le sait, la majeure partie des ressources des départements. Une charge financière qui s’alourdit d’année en année, comme le confirment les courbes ci-contre. Cependant, cette charge ne pèse pas de la même façon sur tous les départements. Dans le Nord et en Seine-Saint-Denis, les dépenses d’aide sociale représentent les deux tiers des dépenses de fonctionnement, bien plus qu’en Vendée, dans le Loiret ou en Savoie. Des infographies commentées par l’ODAS.
« Les écarts entre départements sont moins importants qu’il n’y paraît. En effet, pour la France métropolitaine, la dépense la plus élevée est de 731 €, soit le double de la valeur la plus faible. Et trois départements (d’outre-mer) ont une dépense par habitant supérieure à 1 000 €. Surtout, ces écarts s’expliquent principalement par des facteurs économiques et démographiques (taux de pauvreté, proportion de personnes âgées) sur lesquels les départements ne peuvent agir. »
Créé en 1990, l’ODAS est une association qui regroupe la quasi-totalité des départements, plusieurs dizaines de grandes villes et de villes moyennes ainsi que la plupart des organismes de protection sociale. Ses missions : développer la connaissance et l’analyse des politiques d’action sociale des collectivités territoriales et institutions publiques ; évaluer les démarches initiées par des collectivités territoriales (départements, villes…) dans la mise en œuvre de leur politique d’action sociale ; faire connaître le plus largement possible les pratiques et stratégies innovantes ; organiser des débats sur les conditions susceptibles de renforcer la qualité du « vivre ensemble » et de la cohésion sociale.
« L’ensemble des dépenses, avec une part croissante des allocations, augmente plus rapidement que les recettes. Le RSA est devenu le premier poste de dépense, tandis que l’APA explique l’essentiel de la croissance des dépenses « personnes âgées ». Quant à la croissance forte des dépenses « handicap », elle est principalement liée à l’augmentation des dépenses d’accueil, malgré une augmentation soutenue de la PCH. La baisse de la courbe « handicap » en début de période est due au transfert de l’aide aux personnes de plus de 60 ans du chapitre « handicap » (ACTP) au chapitre « personnes âgées » (PSD, puis APA). L’aide aux personnes handicapées de moins de 60 ans n’a en réalité jamais cessé d’augmenter. »
« La distribution entre départements est plus resserrée qu’il n’y paraît. En effet, pour neuf départements sur dix, la part des dépenses d’aide sociale dans les dépenses de fonctionnement varie entre 50 et 70 %, avec une moyenne de 62 %. Les départements dont la part est la plus faible sont pour l’essentiel des départements montagneux, pour lesquels les dépenses de voirie sont fortes. »