Après la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants(1), l’Aformeje (Association pour la formation au métier d’éducateur de jeunes enfants) réagit aux « schéma directeur global des formations sociales » de la commission professionnelle consultative (CPC) du travail social et de l’intervention sociale, et en particulier aux pistes tracées pour le diplôme d’éducateur de jeunes enfants (EJE)(2).
L’association, qui rend publique une lettre ouverte « aux acteurs et décideurs de la réarchitecture des diplômes du travail social », estime que le rapport de la CPC « invalide la démarche et les propositions du rapport “Giampino” », porté par la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes. « Nous soutenons que les EJE ont d’abord vocation à être auprès des enfants pour accompagner leur développement et renforcer la participation des parents à la vie des établissements », souligne l’Aformeje. Or apparaît dans le rapport de la CPC « la définition d’un nouveau métier de “manager” d’EAJE [établissement d’accueil du jeune enfant]: le projet proposé, en faisant monter le DEEJE [diplôme d’Etat d’éducateur de jeunes enfants] au niveau II et en l’adossant à une licence professionnelle de responsable des services d’accueil petite enfance, l’éloigne de la fonction éducative au quotidien auprès des enfants ». L’association plaide pour que les EJE, dont le diplôme doit être reconnu au niveau II, soient « maintenus auprès des enfants dans l’action éducative directe ». A ses yeux, la fonction de management « doit devenir un complément de formation pour tous les responsables d’EAJE ». Elle demande « qu’un arrêté de qualification » prévoie un EJE pour 10 à 25 enfants, et deux EJE au-delà, « en faisant clairement la distinction avec les fonctions de coordination ou de responsabilité, ne comptant pas dans l’équipe encadrante ».
L’Aformeje souhaite être associée aux travaux sur la réarchitecture des diplômes et faire entendre ses propositions. Elle veut en particulier réaffirmer son « attachement au champ socio-éducatif et, en corollaire, adosser le DEEJE à une licence en sciences de l’éducation ». Elle défend également « l’importance de stages en immersion, qui permettent aux apprenants d’éprouver une relation éducative avec le public, tout en revisitant la durée de ces stages, le déroulement pédagogique et l’implication des institutions et des référents de stage ».