Onze ans après la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ces dernières continuent à avoir du mal à habiter là où elles le souhaiteraient. Depuis quelques années, cependant, de nouvelles formes d’habitat émergent, qui permettent aux personnes en situation de handicap « de vivre (ou de continuer à vivre), non seulement chez elles, mais aussi dans la Cité », souligne Jean-Luc Charlot, sociologue. C’est à ces innovations que l’auteur consacre son propos(1), et plus particulièrement aux formules dites d’« habitat intermédiaire ». Il s’agit de regroupements de logements adaptés aux incapacités fonctionnelles de leurs occupants, situés à proximité de services et de commerces. Dans certains cas, les habitants mettent en commun une partie de leur prestation de compensation du handicap (PCH) pour financer une amplitude d’aide au domicile à laquelle ils ne pourraient prétendre seuls. Mais cette mutualisation de la PCH constitue un arrangement entre bénéficiaires qui n’est pas accepté dans tous les départements. Autre obstacle : le fait que la demande en la matière a du mal à être quantifiée, et donc prise en compte. Coanimateur de la démarche Ti’Hameau d’agencement local de solutions d’habitat adapté au manque d’autonomie, Jean-Luc Charlot connaît bien cette question. Aussi prône-t-il une approche qualitative d’évaluation des besoins des personnes en situation de handicap par l’organisation d’espaces de parole où elles pourraient débattre de leurs souhaits avec les acteurs institutionnels concernés.
Le pari de l’habitat.
Vers une société plus inclusive avec et pour les personnes en situation de handicap ?
Jean-Luc Charlot – Ed. L’Harmattan – 15,50 €
(1) Voir aussi le texte de Jean-Luc Charlot dans la rubrique « Vos idées » des ASH n° 2973 du 2-09-16, p. 30.