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Emploi et handicap cognitif : l’Unapei va à l’encontre des préjugés

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Une personne handicapée n’a pas sa place dans l’entreprise, n’est pas en mesure de travailler seule, peut donner une mauvaise image aux clients, « ne peut participer qu’à des processus d’élaborations basiques et risque de freiner la production », tandis que « les entreprises employant des personnes handicapées sont moins performantes et moins compétitives ». Tels sont les cinq préjugés que l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées et de leurs amis) déconstruit dans un document diffusé à l’occasion de la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées, organisée du 14 au 20 novembre.

« Très souvent, le handicap cognitif (altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions cognitives résultant d’un dysfonctionnement cérébral, quelle qu’en soit l’étiologie), parce qu’il reste méconnu, inquiète, explique l’Unapei. Victimes de préjugés, les personnes handicapées peuvent être perçues comme peu capables et sont les plus éloignées du marché du travail classique. Pourtant, chaque personne devrait pouvoir construire son projet professionnel et s’orienter vers une entreprise ou un établissement de travail, adapté à ses souhaits et ses compétences. » L’organisation a donc voulu montrer, « à travers des situations concrètes, qu’une personne en situation de handicap cognitif a toute sa place sur le marché de l’emploi ».

Une personne handicapée n’a pas sa place dans l’entreprise ? « Faux ! », rétorque l’Unapei, rappelant que « la palette des possibles pour les travailleurs handicapés est large », qu’il s’agisse du travail en milieu protégé et en milieu adapté, mais également du travail « classique » où « le temps et le poste de travail peuvent être aménagés au mieux ». L’organisation cite à ce sujet l’exemple de « Passerelle pour l’emploi », un « dispositif précurseur pour favoriser l’emploi en entreprise ordinaire » mis en place depuis la fin des années 1990 par l’Adapei 44 en Loire-Atlantique et qui consiste en une passerelle entre le secteur protégé et le milieu ordinaire(1). « Ici, pas d’atelier de production, mais une mission, détaille l’Unapei : accompagner vers l’emploi ordinaire les personnes handicapées intellectuelles ou psychiques. Plutôt que de vendre des prestations, comme le font traditionnellement les ESAT [établissements et services d’aide par le travail], l’établissement propose aux employeurs d’accueillir une personne handicapée sur un poste identifié dans le cadre d’une convention de mise à disposition individuelle. Pour sécuriser la démarche, un accompagnement de l’employeur comme de l’employé est mis en place jusqu’à la signature d’un contrat de travail de droit commun. Un suivi est ensuite assuré sur une période de deux ans. Chaque année, “Passerelle pour l’emploi” permet d’accompagner une cinquantaine de personnes et de concrétiser une douzaine de passages vers le milieu ordinaire de travail. »

Les quatre autres préjugés font l’objet du même type de traitement, avec à chaque fois des exemples issus du terrain. Des « actions positives » qui doivent cependant « être accompagnées de réponses politiques concrètes », poursuit l’association. L’effectivité du droit au travail pour les personnes handicapées doit notamment passer par un accès aux dispositifs de formation et aux apprentissages de droit commun, souligne-t-elle. « Ceci implique de rendre les contenus et les méthodes pédagogiques accessibles à tous (notamment en utilisant les techniques du facile à lire et à comprendre) et de généraliser la validation des acquis de l’expérience », plaide l’Unapei. Considérant comme « une reconnaissance » le cadre légal donné à l’emploi accompagné par la loi relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels du 8 août 2016, elle appelle à soutenir son déploiement « pour que toutes les personnes handicapées bénéficient d’un suivi et d’un accompagnement adaptés à leurs souhaits et à leurs capacités, tout au long de leurs carrières professionnelles, sans barrières et sans secteur prédéterminé ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2637 du 18-12-09, p. 36.

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