Recevoir la newsletter

Nouvelle alerte sur le malaise des assistants sociaux scolaires

Article réservé aux abonnés

Le SNUAS-FP (Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique)-FSU de l’académie de Lille s’est saisi de la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école, le 3 novembre, pour appeler à la mobilisation. Et ce, quelques jours après la tentative de suicide d’une assistante sociale scolaire, « dont le lien avec l’exercice de son activité professionnelle ne fait aucun doute », déclare Nathalie Gaultier, secrétaire académique du SNUAS-FP-FSU. Plusieurs dizaines de professionnels ont cessé le travail et manifesté devant le rectorat, « en soutien à leur collègue, alors que le manque de moyens, de cadre, de protection, l’isolement et la violence institutionnelle qu’ils entraînent sont des sujets qui parlent à beaucoup », souligne-t-elle.

Une souffrance au travail que le syndicat a d’ailleurs mise en exergue dans une nouvelle enquête sur les risques psychosociaux auxquels sont exposés les assistants sociaux de l’Education nationale de l’académie, après celle rendue publique en avril 2014(1). Depuis, « la dégradation du climat de travail des professionnels du social s’accentue autant que la situation des familles se dégrade », alerte-t-il. Parmi les 106 assistants sociaux (soit environ la moitié de ceux qui interviennent, principalement, auprès des élèves) ayant répondu au questionnaire envoyé par le SNUAS en mars dernier, plus de 80 % déclarent être « surmenés » et un « tiers a dû se mettre en arrêt maladie » en raison de difficultés professionnelles. Et beaucoup ne le font pas, « par crainte, honte ou freinés par un sentiment de culpabilité ». La charge de travail, les relations professionnelles au sein de l’établissement, le manque de reconnaissance et la place dans l’institution sont les principaux motifs évoqués.

Si une réflexion avait déjà été amorcée depuis deux ans, « le geste désespéré de notre collègue a montré l’urgence de la situation », explique Nathalie Gaultier, selon qui le rectorat a confirmé « sa volonté de travailler sur le fond et de mettre rapidement en place des mesures pour réaffirmer le sens des missions des assistants sociaux scolaires et leur rattachement hiérarchique au directeur académique des services de l’Education nationale ». Une intersyndicale, composée également du Snasen (Syndicat national des assistants sociaux de l’Education nationale)-UNSA et du SGEN (Syndicat général de l’Education nationale)-CFDT, a en effet obtenu des engagements lors de son audience par le secrétaire général du recteur, le 4 novembre. Des groupes de travail devraient prochainement se pencher sur les facteurs qui fragilisent l’exercice professionnel des assistants sociaux scolaires, dont un devrait réunir aussi les chefs d’établissement, précise Nathalie Gaultier. Un projet « de supervision au niveau de certains bassins » est également envisagé. « Le rectorat prévoit la mise en place de premières mesures en janvier 2017 », précise-t-elle.

La question des missions et des méthodologies d’intervention est en revanche un chantier plus délicat. Avant d’engager des travaux sur ces sujets, le rectorat « veut s’assurer qu’il peut prendre des initiatives au niveau de l’académie sans contrarier les projets du ministère », ajoute la secrétaire académique du SNUAS-FP-FSU. Interrogés par les ASH, les services de Najat Vallaud-Belkacem indiquent que la question « est pour l’instant prématurée ». Il y a plus d’un an, les syndicats avaient refusé de prolonger les discussions sur la réécriture de la circulaire relative aux missions des assistants sociaux de l’Education nationale, qui date de 1991, après que le ministère avait décidé de faire intervenir, dès la rentrée 2015, le service social scolaire en primaire dans 350 réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP +). Ce qui représentait, avaient-ils protesté, plusieurs milliers d’élèves supplémentaires alors que les services étaient déjà en sous-effectif. « Depuis, rien n’a avancé sur la circulaire de missions » et les assistants sociaux scolaires travaillent « sans cadrage national », rapporte Nathalie Hennequin, secrétaire nationale du SNUAS-FP-FSU, qui évoque en outre « un chantage aux postes » face à la fronde des syndicats.

De fait, 300 postes supplémentaires pour 2016 et 2017 avaient été annoncés dans le cadre de la politique d’éducation prioritaire, chiffrage revu à 60 postes pour 2016. « L’annonce de la création dans le projet de loi de finances 2017 de 200 postes santé/sociaux ne répond pas davantage aux enjeux d’une politique sociale rénovée », dénonce dans un communiqué du 2 novembre le Snasen-UNSA, appelant à un « geste fort envers les services sociaux ». En décomptant les personnels de santé, ce sont « 100 postes qui sont créés pour le service social en faveur des élèves en 2017 », pointe Tiphaine Journiaux, secrétaire générale du Snasen-UNSA. L’organisation syndicale rappelle qu’environ 2 700 assistants sociaux scolaires interviennent aujourd’hui auprès des élèves dans le secondaire, soit un ratio de 1 pour 1 600 (secteur public) et de 1 pour 3 700 si on prend en compte le primaire, « bien que beaucoup d’académies ont fait le choix de ne pas faire intervenir les assistants sociaux dans le primaire à moyens constants », indique sa secrétaire générale.

Notes

(1) Voir ASH n° 2856 du 18-04-14, p. 17.

Côté terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur