Recevoir la newsletter

Loi « prostitution » : AIDES dénonce un volet social « au rabais » et des crédits amputés

Article réservé aux abonnés

Six mois après l’adoption de la loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées(1), AIDES dénonce un volet social et sanitaire « au rabais ». Dans une lettre ouverte adressée le 26 octobre aux députés et sénateurs, quelques jours avant l’entrée en vigueur du dispositif de parcours de sortie de la prostitution (voir ce numéro, page 32), AIDES souligne qu’elle observe déjà les « effets délétères » de la loi. En outre, elle ne décolère pas après avoir constaté que « le budget annoncé comme indispensable et nécessaire est amputé de moitié » dans le projet de loi de finances pour 2017, actuellement en cours d’examen au Parlement.

Si Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes, s’est félicitée que le fonds « prostitution » ait été abondé « à la hauteur des enjeux », en soulignant que « depuis quatre ans, les moyens alloués à la sortie de la prostitution ont triplé », AIDES n’a pas tout à fait la même analyse. L’association rappelle ainsi qu’en 2013, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes, avait annoncé qu’un « effort dédié de 20 millions d’euros par an sur le budget de l’Etat [serait] dégagé pour soutenir [l’]accompagnement spécialisé, un meilleur accès au droit [et] des programmes de réduction des risques » à destination des personnes prostituées. Or « ce sont finalement 6,6 millions d’euros de crédits budgétaires qui sont prévus pour 2017 : 6,1 millions d’euros pour le “parcours de sortie de la prostitution”, dont 3,8 millions pour “l’allocation financière d’insertion sociale et professionnelle”, s’agace AIDES. A cela s’ajoutent 4,5 millions mobilisables parmi les fonds de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), sans que l’on sache comment ils seront attribués et par qui. » Sachant que l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains estime à 30 000 le nombre de travailleurs-ses du sexe en France, « le budget prévu pour la “sortie de la prostitution” s’élève donc à 10,60 € par mois et par personne… », résume l’association. Qui, par la voix de son président, Aurélien Beaucamp, demande aux parlementaires « d’interpeller le gouvernement afin que les volets sociaux et sanitaires soient effectivement mis en place, que les moyens promis, déjà insuffisants, soient mobilisés voire augmentés ». Et au-delà, de « changer les termes » d’un texte qualifié de « loi de prohibition purement idéologique ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2966 du 24-06-16, p. 49.

Côté terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur