Plusieurs éléments nous ont amenés à engager cette étude : dans le cadre des réflexions que nous menons au sein de la commission interassociative de France bénévolat, qui regroupe une trentaine d’associations (dont le Secours catholique, le Secours populaire, l’Association des paralysés de France…), l’une de nos préoccupations est de rendre le bénévolat accessible à tous. Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un public auquel les associations n’étaient pas très attentives, celui en situation de handicap. Par ailleurs, France bénévolat a été plusieurs fois interpellée par des structures médico-sociales à propos des difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap pour accéder aux activités bénévoles.
Nous avons eu recours à la pédagogie que l’on utilise souvent à France bénévolat : lorsqu’on ouvre un sujet, on ne le fait pas de façon théorique, mais on s’appuie sur les pratiques de nos adhérents. Nous avons donc lancé un appel à initiatives au printemps dernier. Cela nous a permis d’engager la réflexion à partir d’une matière concrète. Nous nous attendions à avoir entre 40 et 50 retours et au final nous en avons eu plus de 70(2). Avec une limite cependant : la majorité des initiatives recueillies ont été présentées par des associations spécialisées dans le champ du handicap. Cela montre aussi que le principal frein en la matière est d’ordre psychologique : beaucoup d’associations généralistes ne se sentent pas légitimes à aller sur ce terrain, en se disant : « Est-ce que je ne vais pas commettre de maladresse ? »
Tout d’abord, cela a confirmé la nécessité de rendre le bénévolat accessible à tous et en particulier aux personnes handicapées et donc d’interpeler le monde associatif sur cet enjeu qui n’est pas suffisamment pris en compte. D’autant qu’il est possible de développer des pratiques assez simples et concrètes.Un exemple souvent cité pour favoriser l’engagement bénévole des personnes en situation de handicap est de leur permettre de se retrouver dans une logique de binôme pour les aider à remplir leurs missions. Enfin, cette étude a permis d’identifier que, d’une façon générale, beaucoup d’associations expriment le besoin d’être accompagnées sur le sujet. L’une des pistes serait que celles du champ du handicap jouent ce rôle d’accompagnement, notamment en matière de diffusion des connaissances sur les différentes déficiences et aident ainsi à lever les freins constatés.
Oui, c’était assez divers. Nous avons aussi pu constater que certains secteurs offraient plus d’opportunités en fonction des déficiences. Par exemple, les activités culturelles se prêtent plus facilement à l’intégration de bénévoles en situation de handicap psychique : la sensibilité particulière de ces personnes fait que cela fonctionne bien.
Il y a deux éléments qui ressortent : la question de la rupture de l’isolement, et celle de la reconnaissance sous l’angle de la citoyenneté, telle qu’elle est prise en compte par la loi de 2005. L’engagement bénévole permet cela.
Les plus de 70 initiatives recueillies sont autant d’exemples qui peuvent être repris par des associations : nous allons donc travailler à leur diffusion. C’est le premier niveau : la sensibilisation par l’exemple. Le second niveau va consister, pour la commission interassociative, à poursuivre le travail en sensibilisant les 80 organisations membres de France bénévolat et en continuant les travaux entre les associations du champ du handicap et les associations généralistes.
(1) Etude à télécharger sur
(2) Parmi elles, 11 associations ont été récompensées « pour leur implication dans l’intégration des personnes en situation de handicap » lors de la journée du 20 octobre.