Le modèle classique du travail social est celui du « sauveur » qui sait ce qui est bon pour l’autre, souligne Bernard Vallerie, professeur au département « carrières sociales » de l’université Pierre-Mendès-France de Grenoble(1). « Le sauveur ne s’appuie que sur ses propres connaissances, son propre point de vue pour conduire l’intervention. Il réfute l’intérêt de la prise en compte des connaissances issues de l’expérience. » Ce modèle, qui est celui selon lequel on forme les professionnels, « provoque l’infantilisation des personnes : l’intervenant les traite comme si elles étaient dépourvues de toute compétence ». Or, si cette approche est tout à fait pertinente en médecine, elle ne l’est pas dans les interventions sociales, estime Bernard Vallerie. En outre, l’hypothèse des « carences » sur laquelle se fondent les interventions porte en elle un risque de stigmatisation de la personne – par assimilatio
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