Après la loi 2002-2 garantissant les droits des usagers, notamment en matière de vie privée et d’intimité, et la réforme de la protection juridique des majeurs de 2007, qui instaure les « actes personnels » concernant l’affectivité et la sexualité, et les « actes strictement personnels » touchant à l’exercice de la parentalité, la société découvre les fruits de l’inclusion. « Des personnes handicapées vivent ensemble, s’aiment, ont des relations intimes, fondent une famille », résume Bertrand Morin, formateur. Mais ces nouvelles libertés s’expérimentent le plus souvent sur le tas, « en total auto-apprentissage, avec très peu de références ». Bien sûr, il ne s’agit pas de surprotéger les personnes en situation de handicap mental, ici au cœur du propos. Mais il n’est pas question, pour autant, de sous-estimer les problèmes particuliers qu’elles rencontrent et les dangers auxquels elles peuvent s’exposer. La meilleure prévention, à cet égard, est l’information et, en amont de l’âge adulte, une véritable préparation à sortir de l’enfance. « Au niveau affectif, aider un jeune à grandir, c’est lui permettre d’avoir une intimité, ne pas mélanger les rôles (parents qui font la toilette de l’adolescent, par exemple), reconnaître l’enfant comme un être sexué dès son plus jeune âge », explique l’auteur. Ultérieurement, de nombreux obstacles restent à surmonter par les personnes pour créer et entretenir des liens. Ces obstacles sont pour partie liés aux difficultés des intéressés à reconnaître et à exprimer leurs émotions ainsi qu’à décoder celles de l’autre. D’où l’intérêt des médiations de couple pour améliorer la communication entre les partenaires.
En couple et handicapés.
Repères pour accompagner les personnes en situation de handicap intellectuel
Bertrand Morin – Ed. Dunod – 19 €