« L’interrégionale des formatrices et formateurs en travail social ». C’est le nom du collectif créé en juillet dernier(1), réuni pour la deuxième fois le 8 septembre, juste après la mobilisation organisée à l’initiative des « états généraux alternatifs du travail social » et de la commission « action travail social » de Nuit debout (voir ce numéro, page 14). A l’origine du mouvement : les craintes et interrogations, par ailleurs au cœur de plusieurs mobilisations locales ou nationales, sur la refonte des diplômes du travail social, les orientations tendant à revoir les temps de stage, et la diffusion aux académies, au début de l’année 2016, de nouvelles grilles d’évaluation des épreuves du diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé, destinées à harmoniser les pratiques au niveau national. Sur tous ces sujets, les membres de l’interrégionale – une soixantaine exerçant dans plusieurs régions et dans différentes filières – déplorent que les formateurs ne soient pas associés et aimeraient qu’ils soient entendus pour leur expertise. « Nous souhaitons porter une parole de formateurs, explique Jérôme Rigaut, formateur en Ile-de-France pour le diplôme d’éducateur spécialisé. Qu’est-ce que se former ? pour quel travail social ? avec quelle vision de la société ? Nous voulons ne pas être seulement dans la contestation, mais apporter une contribution, produire des écrits. » L’interrégionale se donne en effet pour mission de « construire sur la durée une réflexion collective permettant un recentrement des réformes à venir sur des préoccupations éducatives et pédagogiques, et non seulement technico-administratives ». Elle affirme « la dimension politique de la pratique professionnelle en travail social et la spécificité » des formations du secteur.
Lors de sa dernière réunion, l’interrégionale a donc constitué trois groupes de travail, l’un sur les stages et la formation pratique, un autre sur la certification et un troisième sur l’élaboration, d’ici à la fin 2016, d’une charte des formateurs en travail social, « permettant de décliner des positions éthiques et philosophiques en résistance à l’approche techniciste de la refonte ». Un courrier aux instances du travail social – ministère des Affaires sociales, directions générale et régionales de la cohésion sociale, commission professionnelle consultative… – devrait bientôt les informer de l’existence et des intentions de cette nouvelle organisation.
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