Dans sa dernière enquête, très détaillée, sur les dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer, la Fondation Médéric-Alzheimer identifie 14 690 structures en 2015, du lieu de diagnostic à l’accompagnement des aidants(1). Elle constate la poursuite de leur déploiement, dans le prolongement de la précédente enquête, publiée en 2014, qui concluait à « une montée en puissance » des dispositifs créés dans le cadre du troisième plan Alzheimer (2008-2012). L’étude mesure ainsi les évolutions depuis 2013, entre la fin de ce plan et le démarrage du plan « maladies neurodégénératives » (2014-2019).
Parmi les principaux enseignements, l’enquête montre que certains dispositifs répondent aux objectifs assignés par le troisième plan Alzheimer. C’est le cas de l’offre diagnostique, avec 534 lieux de diagnostic mémoire hospitaliers répartis en France, dont 416 consultations mémoire labellisées. « Le maillage territorial a été jugé suffisant » dans le rapport d’évaluation de ce plan, rendu public en juin 2013, rappelle l’étude de la Fondation Médéric-Alzheimer, et ce, malgré des disparités (d’aucune consultation labellisée en Guyane à 19 pour 100 000 habitants de 75 ans et plus en Haute-Marne).
Par ailleurs, l’offre en accueils de jour reste aussi inégalement répartie sur le territoire, mais le nombre de places est en hausse en 2015, après avoir stagné entre 2011 et 2013, pour atteindre 1 866 structures pour 14 260 places. « L’objectif du troisième plan Alzheimer 2008-2012, soit la création de 5 400 places, a été pratiquement atteint », note la fondation, en jugeant en outre que « l’augmentation du nombre d’accueils de jour ayant atteint le seuil de capacité fixé par les textes réglementaires témoigne de la maturité de ce type de dispositif ».
Pour ce qui est de l’hébergement, le taux d’équipement reste presque stable, avec 123 places pour 1 000 personnes âgées dépendantes de 75 ans et plus (contre 122 en 2013), réparties dans 10 754 structures, soit plus de 745 000 places dont 84 % (près de 622 000) se situent dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et les unités de soins de longue durée (USLD), avec là aussi de fortes disparités territoriales. Parallèlement, la spécialisation s’est accrue, avec une augmentation continue des places dédiées aux personnes malades dans tous les dispositifs, particulièrement les établissements spécialisés (+ 60 %) et les unités d’hébergement renforcées (UHR) (+ 44 %), pour atteindre une place sur dix réservée aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Soit 74 000 (+ 21 % par rapport à 2013) réparties dans 3 278 EHPAD et USLD disposant d’une unité spécifique, 234 UHR et 236 établissements dédiés.
Le plan « maladies neurodégénératives » prévoit aussi de poursuivre le déploiement des pôles d’activité et de soins adaptés (PASA), dont le nombre est en nette hausse (+ 32 % entre 2013 et 2015), mais dont « la cible initiale de 25 000 places n’a pas été atteinte ». Quant aux dispositifs MAIA (méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie), créés par le troisième plan Alzheimer afin d’améliorer l’accueil et l’orientation des personnes âgées en perte d’autonomie afin de leur apporter une prise en charge suffisamment coordonnée, ils sont en cours de généralisation depuis 2011. L’enquête a permis de recenser 243 MAIA, sachant que la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a planifié, en avril dernier, dans le cadre de sa convention d’objectifs et de gestion avec l’Etat 2016-2019, d’en achever le déploiement territorial.
Parmi les autres dispositifs analysés, les plates-formes d’accompagnement et de répit des aidants, également prévues par le troisième plan Alzheimer, ont été majoritairement mises en place à la fin de ce plan, mais le plan « maladies neurodégénératives » en a ajouté 65 supplémentaires, « le but étant de disposer de deux plates-formes de répit au minimum dans chaque département d’ici à 2019 ». L’enquête en a dénombré 166. Quant à l’aide aux aidants, elle est proposée, sous de multiples formes, par différents acteurs potentiels qui représentent plus de 4 200 structures, hors établissements d’hébergement. La fondation a reçu les réponses de 2 093 dispositifs proposant des actions de soutien aux aidants, dont 456 associations membres du réseau France Alzheimer, « à l’origine du soutien apporté aux aidants confrontés à la maladie d’Alzheimer dans leur entourage », rappelle la fondation.
(1) Plus de 10 640 structures ont répondu au questionnaire de la fondation. Pour la première fois, en plus de la voie postale classique, il était possible de répondre par voie électronique, avec un remplissage en ligne – Résultats disponibles sur