Le ministre de l’Intérieur a indiqué le 14 septembre, au micro de France Inter, que le gouvernement est à la recherche de 9 000 places d’hébergement pour les migrants du bidonville de Calais, qu’il a promis de démanteler à brève échéance. Refusant au passage de confirmer les chiffres donnés la veille par le Figaro – et confirmés par l’AFP – sur la base d’une note interne envoyée aux préfets. Des chiffres qui, selon Bernard Cazeneuve, « incluent les places déjà trouvées pour la relocalisation à partir de Calais de migrants relevant du statut de réfugié en France »(1). « C’est autour de 9 000 places que nous cherchons pour traiter de la question de Calais dans des délais dont je souhaite qu’ils soient les plus brefs », a-t-il déclaré. Il s’agit pour le gouvernement d’intensifier la méthode actuelle consistant à répartir la charge de l’accueil en région.
Selon les instructions citées par le Figaro, « il a été décidé d’écarter dans la répartition la région Ile-de-France, particulièrement tendue sur la question de l’hébergement, et la Corse ». La répartition se fera sur le reste du territoire selon un « critère démographique pondéré par les efforts faits par chaque région » : 1 800 places seront par exemple demandées à la région Auvergne-Rhône-Alpes et près de 1 500 à la Nouvelle Aquitaine, pour citer deux des régions les plus sollicitées.
Selon l’AFP, la note interne précise que « les disponibilités dans les centres d’accueil et d’orientation existants pourront être mobilisées, mais aussi du foncier public ». Par ailleurs, « la liste devra être remontée sans que soit au préalable recherché l’accord avec des élus locaux ».
En ce qui concerne la capacité des centres, elle devra être d’« au moins 100 personnes et 300 maximum », et « les orientations devraient commencer à la mi-octobre ». Cela coïnciderait avec l’ouverture du centre de transit pour migrants prévu à Paris(2).
Pour les personnes en situation irrégulière et qui ne souhaitent pas demander l’asile, « des dispositifs d’aide au retour volontaire et d’éloignement seront à mobiliser », tandis que pour celles dont la demande d’asile relève d’un autre Etat membre de l’Union européenne, « des assignations à résidence pourront être notifiées durant la préparation du transfert vers le pays compétent pour l’examen de leur demande ».
(1) Le Figaro et l’AFP parlent de 8 200 nouvelles places à identifier en centres d’accueil et d’orientation – réparties sur tout le territoire –, pour porter la capacité totale, d’ici à la fin de l’année 2016, à 12 000 places.