Les contrats aidés auraient permis de créer 17 000 emplois en 2015, année au cours de laquelle 441 000 personnes en ont bénéficié, soit une augmentation de 15,3 % par rapport à 2014, selon les derniers chiffres de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES)(1). La hausse provient principalement du secteur marchand, où les embauches en contrat unique d’insertion-contrat initiative emploi (CUI-CIE) ont plus que doublé en un an. Dans le secteur non marchand, le nombre de bénéficiaires de contrats d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAE) a aussi augmenté (+ 6,2 %). Quant aux emplois d’avenir, bien que les recrutements aient diminué en 2015, le nombre de jeunes en bénéficiant continue à croître (+ 8,9 %), en raison de la longueur des contrats, relève la DARES.
L’an dernier, 15 300 recrutements ont eu lieu en contrat initiative-emploi « starter » (CIE-starter), correspondant à 17 % des embauches en CUI-CIE. Créés en avril 2015, ces contrats, pour mémoire, s’adressent aux jeunes de moins de 30 ans rencontrant des difficultés d’insertion professionnelle(2). Malgré la création de ces contrats, la part des jeunes de moins de 26 ans parmi les nouveaux recrutements en contrats aidés a diminué de 4,7 points en 2015. Dans le secteur non marchand, les entrées moins importantes en emplois d’avenir n’ont pas été compensées par des embauches plus nombreuses en CUI. Le nombre de jeunes recrutés a donc baissé de 12 000. Dans le secteur marchand, les CIE-starter ont, en revanche, plus que compensé la baisse des emplois d’avenir. Cependant, leur hausse est moins rapide que celle du nombre total de recrutements, ce qui conduit à une diminution de 5 points de la part des jeunes dans le secteur marchand.
Les contrats aidés sont initialement destinés aux personnes qui ont le plus de difficulté à retrouver un emploi, inscrites à Pôle emploi depuis plus de un an, âgées de plus de 50 ans, jeunes peu qualifiés et bénéficiaires de minima sociaux. En 2015, même si elle reste à un niveau élevé, la part de ces personnes en difficulté a légèrement baissé (– 0,6 point), déplore la DARES. La diminution est particulièrement forte parmi les CUI-CIE (– 3,5 points). En effet, si la part des seniors parmi les nouvelles embauches a très légèrement augmenté en 2015, celle des autres populations en difficulté a reculé. Ainsi, la part des bénéficiaires des minima sociaux a baissé de 3,8 points. Parmi les CUI-CAE, les personnes en difficulté sont également moins représentées qu’en 2014, mais le recul est moins fort (– 0,8 point).
Six mois après la fin de l’aide, 41 % des personnes sorties en 2014 d’un CUI-CAE et 67 % d’un CUI-CIE sont en emploi. Dans le secteur non marchand, le taux d’insertion six mois après la fin de l’aide publique est en légère baisse par rapport à 2013 (– 2 points). En revanche, le taux d’insertion dans l’emploi durable(3) est en hausse (+ 3 points). « Ces taux d’insertion ne peuvent pas être lus comme des mesures d’efficacité des dispositifs », car « si le taux d’emploi est plus faible après un CUI-CAE qu’après un CUI-CIE, c’est en partie parce que les bénéficiaires de contrats aidés du secteur non marchand étaient initialement davantage éloignés de l’emploi », explique la DARES.
(1) DARES Analyses n° 047 – Septembre 2016 – Disponible sur
(3) L’emploi durable intègre les contrats à durée indéterminée, les contrats à durée déterminée, les titularisations dans la fonction publique et les emplois de travailleur indépendant.