« Alors que la visibilité et la cohérence des certificats de qualification professionnelle concernent directement les salariés, les demandeurs d’emploi, les employeurs et les acteurs de l’orientation professionnelle des adultes, l’information globale sur leurs nombres, leurs fonctionnements [et] leurs résultats apparaît lacunaire. » C’est ce que pointe un avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE)(1), adopté le 13 septembre, qui souhaite favoriser, à travers une série de préconisations, notamment, la visibilité et la reconnaissance dans la relation de travail des certificats de qualification professionnelle (CQP). Créés et délivrés par la commission paritaire nationale de l’emploi (CPNE) des branches professionnelles, ces certificats répondent aux besoins spécifiques des entreprises et des salariés de chacune de ces branches.
Afin d’offrir une meilleure connaissance des CQP, « plus cohérente et plus lisible », le CESE recommande aux CPNE des branches professionnelles de répertorier leurs CQP existants et de transmettre tous les ans la liste actualisée de ces certificats à la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP) qui, pour mémoire, est notamment chargée de répertorier l’offre de certifications professionnelles, d’informer les personnes et les entreprises sur ces certifications et de veiller à l’adaptation des titres et diplômes à l’évolution des qualifications et de l’organisation du travail. Le conseil invite en outre les branches professionnelles à assurer la promotion des CQP auprès des entreprises, des salariés et des acteurs de l’orientation professionnelle des adultes.
Par ailleurs, le CESE considère que les moyens de la Commission nationale de la certification professionnelle ne sont pas en adéquation avec les missions qui lui sont confiées. En conséquence, il recommande au gouvernement d’étudier une évolution de l’organisation, voire du statut de la CNCP pour lui permettre de remplir efficacement toutes ses missions dans le cadre d’une plus grande autonomie de gestion et d’une indépendance mieux assurée.
Le CESE estime que la recherche de passerelles entre les certifications, quel que soit leur type (diplôme, titre, CQP), via des blocs de compétences – ensembles homogènes et cohérents de compétences –, constitue une « voie prometteuse » pour décloisonner ces dernières. Il invite donc les certificateurs à collaborer pour concevoir des référentiels de certification qui intègrent des blocs de compétences pouvant être, autant que possible, communs à plusieurs certifications. Il importe également, selon le conseil, de promouvoir et d’encadrer les CQP interbranches, qui permettent de reconnaître des compétences communes à deux ou plusieurs branches.
Par ailleurs, le CESE constate que la voie de la validation des acquis de l’expérience (VAE) pour faire valider un CQP reste peu utilisée en raison de difficultés procédurales pour les intéressés. Pour y remédier, l’assemblée consultative propose que, à titre expérimental et en lien avec le comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation, des branches professionnelles soient autorisées à définir des modalités, mieux adaptées à la vérification de capacités professionnelles, de VAE pour leurs CQP inscrits au répertoire national des certifications professionnelles.
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