Recevoir la newsletter

Le Secours populaire pointe un net recul dans l’accès aux soins des plus modestes

Article réservé aux abonnés

Signe des contrecoups de la crise et de l’accroissement des difficultés des ménages, le seuil de pauvreté moyen tel qu’il est estimé par la population elle-même est revu à la hausse. C’est ce qu’indique la dixième édition du baromètre du Secours populaire sur la perception de la pauvreté en France, d’après le sondage réalisé par IPSOS pour l’association(1). Ainsi, le seuil de pauvreté est en moyenne évalué par les sondés à un revenu mensuel net de 1 068 € pour une personne seule, soit 14 € de plus qu’en 2015. Un montant supérieur au seuil de pauvreté officiel (60 % du revenu médian, soit 1 008 € en 2014 selon l’INSEE) et proche du SMIC (1 143 € net depuis le 1er janvier 2016).

Selon le baromètre, plus d’un tiers (38 %) des personnes sondées indiquent avoir déjà, à un moment de leur vie, connu une situation de pauvreté. Une proportion qui a crû de 3 points depuis 2015. Ce sentiment touche davantage les femmes (39 %), les 35-59 ans (44 %), derrière la catégorie des employés et ouvriers (51 %). Et parmi les sondés, 17 % précisent avoir déjà été sur le point de connaître une situation de pauvreté, sans y avoir été confrontés. Ils sont par ailleurs 83 % – 92 % parmi les ouvriers et employés – à considérer que les risques pour leurs enfants de connaître un jour une situation de pauvreté sont plus élevés que pour leur génération.

Parmi les indicateurs de fragilité budgétaire, le Secours populaire s’est, cette année, particulièrement intéressé à l’accès aux soins. Ainsi, la santé apparaît comme l’un des postes de dépenses les plus menacés dans les arbitrages des ménages : tandis que 47 % des personnes interrogées répondent avoir des difficultés financières pour partir au moins une fois par an en vacances – 41 % pour accéder à des biens ou activités de loisirs et culturels –, ils ne sont pas moins de 36 % à rencontrer des problèmes pour payer des actes médicaux mal remboursés par la sécurité sociale. Une proportion qui s’élève à 64 % au sein des foyers dont le revenu mensuel moyen net est inférieur à 1 200 €.

Au sein de la même catégorie de population, 50 % ont déjà, en raison de son coût, renoncé à une consultation chez le dentiste ou l’ont retardée. Ce chiffre est en forte hausse (+ 22 points) par rapport à 2008. Ils sont 42 % à avoir déjà renoncé à l’achat de lunettes ou de lentilles de contact ou à l’avoir retardé (+ 5 points) ; 40 % sont dans ce cas pour une consultation chez un médecin spécialiste (+ 3 points) et 31 % pour une consultation chez un médecin généraliste (+ 7 points). Toujours parmi les personnes appartenant à un foyer dont le revenu mensuel moyen net est inférieur à 1 200 €, 59 % éprouvent des difficultés pour payer leur loyer, leur emprunt immobilier ou leurs charges de logement, et 48 % pour accéder à une alimentation saine permettant de disposer de trois repas par jour.

Autant de données sur la dégradation des conditions de vie des plus précaires, qui, selon l’association, convergent avec ses constats de terrain et l’augmentation du nombre de personnes aidées dans ses antennes, soit près de 3 millions de personnes en 2015.

Notes

(1) Sondage réalisé par téléphone du 11 au 15 juillet 2016 auprès de 1 000 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus selon la méthode des quotas.

Côté terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur