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Les emplois d’avenir sont plus ciblés sur les quartiers prioritaires que les autres contrats aidés, note la DARES

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La proportion – élevée – de bénéficiaires d’un emploi d’avenir dans les zones prioritaires et leur profil – ils sont plus diplômés que les autres jeunes urbains – confirment la persistance des difficultés d’accès au marché du travail rencontrées par les jeunes résidents de ces quartiers. C’est ce qui ressort notamment d’une étude sur les contrats aidés dans les zones urbaines sensibles (ZUS)(1) que vient de publier la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES)(2).

« Les habitants des ZUS connaissent plus souvent des difficultés d’insertion professionnelle et sociale et constituent un public cible des contrats aidés », rappelle la DARES. Ainsi, « en 2014, 39 700 résidents des zones urbaines sensibles de France métropolitaine ont été recrutés ou renouvelés en emploi d’avenir ou en contrat unique d’insertion (CUI), en dehors des ateliers et chantiers d’insertion », soit environ 11 % des bénéficiaires de contrats aidés (en légère hausse par rapport à 2013 : 10,7 %).

Des contrats ciblés

Destinés aux 16-25 ans, les emplois d’avenir, qui peuvent durer jusqu’à trois années, sont davantage ciblés sur les zones urbaines sensibles que les autres types de contrats aidés : en 2014, les habitants de ces quartiers représentaient 18 % de l’ensemble des personnes embauchées en emploi d’avenir (+ 1,6 point par rapport à 2013), contre 9 % de l’ensemble des personnes recrutées en contrat unique d’insertion (– 0,5 point par rapport à 2013). Et c’est dans le secteur non marchand que cette part est la plus élevée (19,4 %) et a le plus augmenté (+ 2,3 points). Une hausse que la DARES met en lien avec les « objectifs assignés par le gouvernement aux missions locales, chargées d’orienter les jeunes vers ce programme, avec pour objectif d’atteindre 20 % d’embauches de jeunes en 2013 et 25 % en 2014 ».

Parallèlement, les résidents des zones urbaines sensibles âgés de moins de 25 ans « sont nettement moins représentés dans les embauches en contrat d’apprentissage et de professionnalisation que dans les emplois d’avenir ou les CUI ». En effet, de manière générale, « les jeunes qui disposent d’un niveau de formation initiale élevé, supposé les protéger du chômage, semblent pâtir d’un “effet quartier” pénalisant leur accès à l’emploi », les cantonnant aux contrats aidés. C’est pour cette raison que l’exigence d’un niveau de diplôme inférieur ou équivalant au CAP-BEP pour les jeunes en emploi d’avenir a été assouplie dans ces quartiers, où les bénéficiaires peuvent présenter un niveau d’études bac + 3 s’ils sont été en recherche d’emploi pendant au moins 12 mois sur les 18 mois précédents. « De fait, les niveaux de formation initiale des jeunes issus des ZUS diffèrent fortement des autres jeunes urbains en emploi d’avenir », constate la DARES : ils sont plus d’un quart (27 %) dans le secteur marchand à être diplômés du bac ou de l’enseignement supérieur (contre 3 % hors ZUS) et plus de la moitié (51 %) dans le secteur non marchand (contre 7 % hors ZUS).

Quels secteurs d’activité ?

Par ailleurs, le DARES note que, dans le secteur marchand, les contrats initiative emploi concernent plus fréquemment l’hôtellerie, la restauration, les loisirs ou l’animation, voire les services à la personne, et moins souvent le commerce et la vente ou les services aux entreprises. Ce qui est moins vrai pour les emplois d’avenir, dont les titulaires des ZUS, plus diplômés donc, se retrouvent plus souvent dans des postes support (secrétariat, comptabilité).

Dans le secteur non marchand, les résidents des zones urbaines sensibles embauchés en emplois d’avenir le sont plus souvent par des associations (58 % des employeurs, contre 49 % hors ZUS) que par des communes ou établissements publics de coopération intercommunale (16 %, contre 23 % hors ZUS). Ils relèvent alors plus fréquemment du domaine de l’action sociale, pointe encore la DARES, en soulignant que « les métiers de médiateur social et d’intervenant socioculturel y sont prédominants ». En contrat d’accompagnement dans l’emploi, enfin, un peu plus de la moitié des emplois concernent le secteur des services à la personne et à la collectivité.

Notes

(1) Pour mémoire, la notion de ZUS a été remplacée par celle de quartiers prioritaires de la politique de la ville le 1er janvier dernier – Voir ASH n° 2891-2892 du 9-01-16, p. 47.

(2) « Les contrats aidés dans les zones urbaines sensibles en 2014 » – DARES Résultats n° 045 – Septembre 2016 – Disponible sur http://dares.travail-emploi.gouv.fr.

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