La Fondation Abbé-Pierre publie, en partenariat avec la Feantsa (Fédération européenne d’associations nationales travaillant avec les sans-abri), le deuxième palmarès européen du mal-logement. Fondé sur les données Eurostat, il place la France à la 10e place des pays de l’Union européenne. Soit « deux places de mieux qu’en 2015 », indique la fondation, bien que la France soit « moyenne » en matière de suroccupation, de précarité énergétique, de « privation sévère de logement » et affiche un taux élevé de ménages en situation d’impayés.
En France, 5,1 % de la population font face à un « taux d’effort excessif » (consacrant plus de 40 % de leurs revenus au logement), contre une moyenne de 11 % dans l’Union. Les situations d’arriérés de loyer ou de remboursement d’emprunt immobilier concernent 5,8 % des habitants (contre 4,1 % en moyenne dans l’Union), tandis que 7,4 % sont en surpeuplement (contre 17,2 %). Le palmarès montre que 2,3 % connaissent une « privation sévère en matière de logement » (contre 5,1 %) et que 5,9 % sont dans l’« incapacité à conserver une température adéquate du logement » (contre 10,2 %), soit une évolution de plus de un point entre 2007 et 2014. Le classement mesure également le risque « supplémentaire pour les femmes pauvres de connaître une privation matérielle sévère par rapport aux hommes pauvres ». Il est de + 7 % en France, (+ 3 % en moyenne dans l’UE). Ce risque supplémentaire est de + 1,5 % pour les jeunes et de + 0,3 % pour les personnes âgées pauvres.
Les pays nordiques occupent le haut du classement, du fait de « politiques d’Etat-providence anciennes » et de « normes juridiques et culturelles de qualité ». Le Royaume-Uni a chuté brutalement au 20e rang, soit un recul de huit places, « ce qui s’explique en partie par la politique de durcissement vis-à-vis du logement social », pendant que la Grèce « ferme toujours la marche, dans une situation sociale cauchemardesque, illustrant les conséquences sociales des programmes d’austérité ».