Au moins 861 mineurs isolés sont encore présents parmi les étrangers en attente à Calais (Pas-de-Calais), selon un nouveau recensement – le troisième cette année – effectué du 24 au 26 août par France terre d’asile. Parmi ces enfants et adolescents, « le plus jeune n’a que 10 ans ». La situation « est inquiétante et les besoins de prise en charge d’urgence et pérenne sont immenses sur le département », s’alarme une nouvelle fois l’association, en estimant « urgent de trouver des réponses adaptées à chacun de ces mineurs ».
« Majoritairement originaires du Soudan, d’Afghanistan, d’Erythrée et d’Ethiopie, ces jeunes représentent 10 % de la population migrante à Calais », souligne l’organisation. Ses équipes de maraude, qui « parlent plusieurs langues (arabe, pachto, farsi, dari, anglais) », ont pu discuter avec chacun d’entre eux pour préciser leur situation : 627 vivent dans les camps de la « jungle », 202 sont présents au centre d’accueil provisoire (CAP) et 32 sont hébergés au centre pour femmes. « Lors du dernier recensement du 10 mai, 343 mineurs isolés étrangers avaient été repérés, rappelle France terre d’asile, ce qui représente une augmentation de 151 %, proportionnelle à l’augmentation de migrants présents dans les camps de Calais (près de 9 000 aujourd’hui) ». Lors du premier recensement en février, 321 mineurs isolés étrangers avaient été identifiés.
Ces derniers « suivent les mêmes routes migratoires périlleuses que les adultes et fuient des pays en conflit, rêvent d’une vie meilleure, souhaitent pour certains rejoindre un proche en Grande-Bretagne », décrit l’association, en estimant que « les mineurs isolés étrangers ayant de la famille au Royaume-Uni doivent bénéficier de la procédure de réunification familiale ». Une action que France terre d’asile rappelle mettre en œuvre « en collaboration avec les autorités françaises et britanniques et les partenaires associatifs » et qu’elle « poursuivra jusqu’à la fin de l’année 2016 ». Elle indique que 50 jeunes ont ainsi déjà pu retrouver leurs parents ou leurs proches au Royaume-Uni.
Quant à ceux qui souhaitent rester en France, ils doivent « bénéficier d’une mesure de protection prononcée par le juge des enfants et être accueillis, au titre de l’aide sociale à l’enfance, dans une structure adaptée jusqu’à leurs 18 ans », plaide encore France terre d’asile. Car « il est indispensable que la procédure de répartition nationale puisse continuer à fonctionner en priorisant les cas de jeunes venant du Pas-de-Calais ». Ce département ne pouvant, « à lui seul, accueillir l’ensemble des mineurs présents sur son territoire ».