Six mois : c’est le temps qu’il aura fallu pour que la feuille de route 2016-2019 de l’Union européenne (UE) sur les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) soit finalement adoptée. Ce délai s’explique moins par le degré d’ambition du texte que par la frilosité de certains Etats membres à laisser l’UE intervenir sur cette question.
Le document, validé le 5 août dernier, annonce une série d’actions phares destinées à faire progresser les droits et la protection des LGBTI dans des domaines aussi variés que la santé, l’éducation, l’emploi, le droit d’asile ou la libre circulation. Ce plan évoque aussi des campagnes d’information sur les droits des LGBTI pour « changer positivement le regard des citoyens européens » et, plus concrètement, un soutien financier aux associations militant dans ce domaine ou aux acteurs privés investis dans ces sujets.
Pour rappel, la feuille de route avait été présentée par la Commission européenne au Conseil « emploi et affaires sociales » le 7 décembre 2015(1). La présidence néerlandaise du Conseil de l’UE avait ensuite élaboré des conclusions sur ce texte, mais celles-ci avaient été rejetées par la Hongrie prétextant une atteinte à sa souveraineté. Finalement, Budapest avait levé ses réserves après la reformulation de certaines dispositions(2), ce qui a permis l’adoption définitive du texte.