Au terme de près de six mois de mobilisation dans les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) – qu’ils qualifient d’historique – et de tensions avec l’administration pénitentiaire, les syndicats saluent des avancées, qui restent à concrétiser. Tout en déplorant un délai de signature trop court, la CGT Insertion-probation, la CFDT Interco-justice et le Snepap (Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire)-FSU, réunis en intersyndicale pour porter leurs revendications pour la reconnaissance et les moyens des SPIP, ainsi que l’UFAP-UNSA Justice, ont, avec le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, paraphé le 22 juillet un relevé de conclusions détaillant les mesures arrêtées par le ministère (voir ce numéro, page 5). Si toutes leurs demandes ne sont pas satisfaites, le document prévoit notamment la suppression du principe de préaffectation des stagiaires, le lancement d’une réforme statutaire impliquant un passage des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation en catégorie A en 2018, la revalorisation indemnitaire des primes et le recrutement de 100 personnels supplémentaires pour la filière en 2017.
Alors que les personnels des services pénitentiaires d’insertion et de probation attendent depuis des années une revalorisation et des moyens à la hauteur de leurs missions, ces avancées « sont significatives », selon la CGT Insertion-probation. Jugeant que le relevé de conclusions « vient symboliquement marquer un tournant majeur et historique pour les personnels », elle le considère cependant « comme une première étape » et se dit vigilante sur « le protocole d’accord qui servira de cadre au chantier statutaire qui s’ouvrira dès septembre 2016 ». Rappelant la promesse du gouvernement, faite en 2013, de ramener à 40 le nombre de personnes prises en charge par conseiller pénitentiaire d’insertion et probation (jusqu’à 250 aujourd’hui), l’organisation juge insuffisants les engagements en termes de recrutement.
Tout comme le Snepap-FSU qui estime, en la matière, « difficile de dégager une avancée ». Sur chacun des points du relevé de conclusions, « nous n’en avons pas terminé », a souligné le syndicat après la signature de ce document, non sans revenir sur les revendications écartées par le ministère. « Les discussions qui entoureront le prochain protocole statutaire seront cruciales », insiste-t-il. Rappelant que l’accès à la catégorie A des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation est une vieille revendication découlant de l’évolution des compétences des personnels et de la complexification de leurs tâches, il considère que le relevé de conclusions « consacre cette juste reconnaissance ».