L’association de préfiguration pour la fusion Fegapei-Syneas – qui deviendra Nexem en janvier prochain(1) – a souhaité, en prévision d’une audition par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur le sujet, réaliser une enquête sur le service civique auprès de ses adhérents, qu’elle sensibilise au dispositif depuis 2015. Dans ce cadre, un questionnaire a été élaboré à l’intention des structures des deux réseaux. Les résultats émanant des adhérents du Syneas, sollicités entre le 25 mai et le 20 juin, ont fait l’objet d’un compte rendu. Sur le 35 % de répondants (un peu plus d’une centaine) ayant mis en place ce dispositif, la grande majorité l’ont fait depuis plus de un an, « ce qui traduit un certain recul pour apprécier le fonctionnement du service civique dans notre secteur », peut-on lire dans ce document. En outre, les structures qui n’y ont pas encore recouru souhaitent le faire. « Le service civique est donc attractif auprès des associations du secteur », analysent les auteurs.
En moyenne, les associations ont engagé de deux à dix jeunes. La motivation de ces derniers « pour s’investir dans le secteur social et médico-social » et « le désir d’accompagner les personnes en difficulté » constituent les principaux critères de recrutement, même si une formation et des compétences minimales pour remplir la mission proposée sont également souhaitées. L’intervention des jeunes en service civique touche en priorité des activités en lien avec le public accueilli (accompagnement, animation-médiation…). Les missions durent en moyenne entre six et huit mois.
Pour les deux tiers des employeurs, « le service civique représente l’opportunité […] d’expérimenter de nouveaux projets », dont beaucoup sont en lien avec l’éducation et la culture. Les responsables de structures qui ont, au contraire, préféré renforcer des missions déjà existantes plutôt que d’en expérimenter de nouvelles expliquent leur choix en invoquant le temps et l’implication du personnel que cela aurait requis, avec des résultats pas forcément garantis. « D’autant plus que la durée des missions des volontaires est trop courte pour évaluer et, si possible, pérenniser ces expérimentations », ajoutent les auteurs.
Une très large majorité des volontaires n’ont reçu aucune formation avant l’entrée dans le dispositif et ont suivi uniquement celle qui est obligatoire pendant le service civique. Autre information : « Plus de 30 % des employeurs déclarent avoir embauché des volontaires à l’issue de leur mission, ce qui est une proportion importante alors que ce n’est pas l’objectif direct du dispositif. » Celui-ci se révèle « donc utile comme levier pour l’orientation professionnelle des jeunes concernés ». Même si ces derniers ne peuvent pas toujours s’engager dans une formation à l’un des métiers du secteur (aide médico-psychologique, moniteur-éducateur, aide-soignant…), faute de financement.
Parmi les difficultés rencontrées, la plus récurrente concerne le manque de motivation et l’immaturité des jeunes mais, globalement, 85 % des adhérents interrogés considèrent que le bilan est positif, tandis que 11 % le jugent « mitigé », les 4 % restants ne portant pas d’appréciation.