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Hébergement d’urgence : la baisse des attributions plus importante cet été

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La période estivale s’est à nouveau caractérisée « par une détérioration de la prise en charge des personnes sans domicile avec un quasi-doublement du nombre de personnes jamais hébergées par rapport à la moyenne hivernale 2015-2016 », constate la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) dans son baromètre du 115 portant sur le mois de juillet dernier(1). Publié le 16 août, il révèle que durant la période étudiée, 21 506 personnes ont appelé le 115, « soit une augmentation de 2,4 % sur un an ». Sur les 89 406 demandes faites dans les 45 départements hors Paris pris en compte dans le baromètre, seulement 33 % ont abouti à un hébergement contre 35 % en juillet 2015, poursuit l’organisation. « Sur un an, les attributions ont diminué de 8 % sous l’effet de la hausse du nombre de personnes et de l’inadaptation du parc conjuguées à la baisse des attributions en CHU [centre d’hébergement d’urgence] (– 3 %), en places hivernales et à l’hôtel (– 16 %). La baisse des attributions est encore plus forte entre juillet 2016 et la moyenne hivernale (– 34 %) en raison de la fermeture des places hivernales et de l’insuffisance de places pérennisées » et ce « alors que la demande d’hébergement est aussi forte l’été que l’hiver ».

Plus de la moitié (55 %) des personnes ayant appelé le 115 – 11 908 – n’ont ainsi jamais été hébergées, ce qui correspond « à une hausse de 5 % sur un an et un quasi-doublement par rapport à la moyenne hivernale », souligne la FNARS. D’après les données recensées, « la situation est très critique dans huit des 45 départements du baromètre (notamment le Rhône, l’Isère, la Gironde…) où le taux d’attribution [a été] inférieur à 20 % en juillet ». Particulièrement touchées : les personnes isolées, dont le taux d’attribution a chuté de 6 % depuis l’été précédent. « Les femmes seules sont les plus impactées puisque seulement 11 % d’entre elles se sont vu attribuer une place d’hébergement suite à leur demande. » Autre phénomène « très inquiétant » : la forte progression sur une année des jeunes de 18 à 24 ans parmi les personnes qui sollicitent le 115. « La situation des mineurs non accompagnés est elle aussi préoccupante puisque leur nombre a progressé de 66 % sur la même période », alerte la FNARS. Qui a en outre constaté « un net accroissement (+ 21 %) des demandes de prestations (aide alimentaire, soins, hygiène, maraudes), témoignant d’une aggravation de la situation sanitaire et sociale des personnes à la rue ».

S’agissant des demandes faites dans la capitale, celles-ci ont diminué de 2,8 % entre juillet 2015 et juillet 2016. « Cette baisse s’explique par une chute des demandes des hommes seuls (– 10,3 %) dans un contexte francilien marqué par une pénurie d’offres pour ce public, en raison de la réquisition de places en CHU pour l’hébergement des personnes issues des évacuations de campements. Cette situation conduit à une hausse du non-recours au 115 des hommes seuls, qui restent cependant le principal public à solliciter le 115 de Paris (45 % du public). A l’inverse, les demandes des femmes seules augmentent de 3,4 %, celles des couples sans enfant de 6,9 % et celles des familles de 4,4 %. » Par ailleurs, « le mois de juillet ne témoigne pas d’une baisse de l’activité » dans Paris par rapport à l’hiver dernier, le nombre de demandes étant même supérieur de 1 %. Enfin, en une année, les demandes non pourvues faute de places ont augmenté de 34 % dans la capitale, touchant tous les publics et plus particulièrement les hommes seuls et les familles (respectivement + 66 % et + 33 %).

Face à ces constats, la FNARS rappelle « l’importance de garantir une mobilisation constante autour des personnes à la rue, été comme hiver, en adaptant le parc d’hébergement et de logement aux besoins réels des plus démunis ». Avec toujours la même revendication : « sortir définitivement de la gestion saisonnière de l’exclusion en mobilisant toute l’année de nouvelles capacités d’hébergement et de logements très sociaux qui manquent cruellement aujourd’hui ». Elle insiste enfin sur la nécessité de permettre aux jeunes les plus en difficulté de « bénéficier effectivement de la garantie jeunes » car l’accès à des ressources et à un accompagnement conditionne fortement les perspectives d’insertion.

Notes

(1) En ligne sur www.fnars.org.

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