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A la frontière de la normalité

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Melville Street, à Dunedin, Nouvelle-Zélande. Nous partageons avec le narrateur – l’auteur Xavier Deville – les jours et les nuits des habitants d’une maison de ville. Ses occupants ? Les deux Tommy, Chesley, Jon et Carolyn – des « handis », comme il les appelle. L’association Aid Service lui a confié une mission : « Il s’agit simplement de les aider à vivre leur quotidien et leur colocation. » Plus facile à dire qu’à faire… Melville Street est le journal de bord de cette expérience originale de prise en charge de personnes atteintes d’un handicap psychique, alors que le narrateur commence « seul et ignorant ». Au rythme des rites journaliers et des péripéties déconcertantes, à la frontière entre « normalité » et « anormalité », l’auxiliaire de vie débutant raconte ces vies qui se croisent, se chevauchent ou se heurtent. Ces matinées où « normalement tout se passait plutôt bien… s’il n’y avait pas de dérapage ». Ce qui est pourtant souvent le cas : Tommy qui se réveille dans un « océan de pisse », Chesley qui n’a que trois petites conversations, Carolyn qui sait manger seule « mais n’importe comment », ne sait pas se doucher et est toujours de mauvaise humeur, etc. Xavier Deville lève le voile sur la solitude et la frustration des professionnels face à leur travail et aux procédures inapplicables des instances officielles. Ils tentent de donner un peu de saveur à une vie ennuyeuse – d’autant qu’Aid Service ne paie pour aucun loisir, sauf pour l’essence. « Aussi, le week-end, les vans se remplissaient et sillonnaient la ville et ses alentours. » Pour les personnes handicapées qui restent là à l’année, la difficulté est de jongler avec les différents professionnels se succédant auprès d’eux : « Chaque jour, les règles changeaient. Cinq ou six employés se partageaient les horaires, ce qui faisait autant de systèmes à connaître. Et chaque année, trois ou quatre nouveaux commençaient puis arrêtaient de travailler à Melville Street. Chaque année apportait donc son lot de nouveaux principes d’autorité à découvrir, à digérer et peut-être à accepter, s’ils en avaient le temps. » Pourtant, Aid Service l’a suffisamment répété : « Les bénéficiaires du service sont fragiles et ont besoin d’habitudes. »

Melville Street

Xavier Deville – Ed. Sulliver – 15 €

Culture

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