Agir « dès maintenant pour maintenir la capacité à occuper un emploi ». C’est l’une des quatre priorités identifiées par la FNARS et Emmaüs France pour « favoriser l’accès à un emploi décent pour tous », dans une contribution commune(1) au projet 2017-2027 lancé par France stratégie au début du mois de mars. L’organisme de prospective « entend animer une réflexion structurée et transparente pour éclairer les débats et proposer des choix collectifs pour l’avenir, autour de 12 thèmes cruciaux pour notre société », indique la FNARS. Pour éviter l’éloignement du marché de l’emploi, les deux associations préconisent de développer l’insertion par l’activité économique (voir ci-contre), de maintenir un volume important de contrats aidés et d’assurer la pérennité de mesures telles que « la garantie jeunes, en recherchant l’accès des personnes les plus fragiles à ces dispositifs et une montée en charge plus rapide ». Elles recommandent également de développer les dispositifs de remise en emploi et d’accompagnement de personnes vivant à la rue en s’appuyant sur les expériences existantes et de renforcer les minima sociaux pour une meilleure couverture des personnes en précarité, notamment les jeunes.
Autre axe d’intervention défini par la FNARS et Emmaüs : agir en prévention auprès des travailleurs modestes, notamment par « le déploiement d’une offre de services des branches professionnelles à destination des travailleurs précaires, en partenariat avec le secteur de l’accompagnement social ». Les signataires appellent par ailleurs à « des réformes ambitieuses, en particulier de l’accès au logement avec une extension du dispositif Visale de garantie de loyer [aux] travailleurs pauvres ». Ils attendent également « la montée en puissance de la prime d’activité pour que le non-recours soit le plus faible possible » et une évolution du montant de la prestation afin de la rendre plus efficace.
Troisième enjeu : investir dans une économie « au service de l’emploi et de la société ». La période 2017-2027 « doit voir la conception et la mise en œuvre d’un véritable plan de développement de l’économie sociale et solidaire [ESS] dans son ensemble, pour une économie plus riche en emplois et au service de l’intérêt général », arguent les deux organisations. D’où la nécessité, plaident-elles, de faire bénéficier les structures de l’ESS des mêmes aides à l’innovation que les entreprises lucratives et, plus largement, de les intégrer pleinement dans la politique de développement économique. Dans cette perspective, préconisent-elles, la capacité des collectivités territoriales à subventionner les initiatives locales doit être préservée et l’achat responsable – à travers les clauses sociales notamment – encouragé.
Dernière piste d’action : accompagner les transitions professionnelles pour concilier emploi et qualité de vie. Dans ce cadre, la FNARS et Emmaüs militent pour le développement des groupements d’employeurs, en particulier des GEIQ (groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification), « et plus largement des formes de gestion collective du travail ». Pour les deux contributeurs, l’élément de méthode « indispensable pour répondre à ces besoins » est le développement local. Cette stratégie implique selon eux de « soutenir fortement les démarches d’expérimentations » et une évolution du rôle de l’Etat pour le placer en posture d’animateur ou de co-animateur d’espaces de dialogue social territorial.
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