L’an dernier, 200 personnes ont perdu la vie du fait de violences au sein d’un couple, selon le dernier rapport établi par la police et la gendarmerie nationales et la délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur(1). Un chiffre « sensiblement égal » à celui de l’année précédente (deux personnes de moins qu’en 2014), notent le ministère de l’Intérieur et celui des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes dans un communiqué commun du 29 juin.
Ce sont ainsi 115 femmes qui sont décédées en 2015 sous les coups de leur compagnon ou de leur ex-compagnon. Soit, en moyenne, une femme tous les trois jours, un ratio identique à celui qui a été constaté en 2014. Onze enfants ont également été tués par leur père en même temps que leur mère, 13 autres ont été témoins de la scène de crime et 96 sont devenus orphelins (de père et/ou de mère) dans ces circonstances. Enfin, 21 hommes ont perdu la vie, victimes de leur compagne et, pour un seul d’entre eux, de son compagnon. Le ratio pour les hommes est d’un décès tous les 17,5 jours en 2015, contre 14,5 jours en 2014. Les autres décès comprennent les suicides des auteurs d’homicide et les victimes collatérales.
Les causes du passage à l’acte ne sont pas tout à fait identiques selon les sexes. L’étude montre que, pour les hommes, le motif principal reste le refus de la séparation. Ensuite, viennent la dispute et la maladie de la victime. Pour les femmes, la cause majeure demeure la dispute, suivie des violences subies, de la folie ou de la dépression.
Les auteurs, qu’ils soient de sexe masculin ou féminin, sont le plus souvent mariés et de nationalité française. Ils commettent leur acte à domicile, sans préméditation, avec une arme à feu pour les hommes et avec une arme blanche pour les femmes. L’âge moyen des auteurs comme celui des victimes se situe dans la tranche des 41-50 ans. Enfin, les auteurs de ces homicides n’exercent pas d’activité professionnelle dans 67 % des cas, 35 % sont sans emploi et 32 % sont à la retraite. Beaucoup d’inactifs également parmi les victimes (37,5 %). En 2015, les départements des Alpes-Maritimes et du Rhône font partie des plus touchés (six cas chacun), mais la région Ile-de-France reste en tête avec 19 victimes, dont 10 pour Paris intramuros et la petite couronne.
Dans leur communiqué, Bernard Cazeneuve et Laurence Rossignol réaffirment leur détermination à « faire reculer ces violences insupportables », évoquant notamment le déploiement du « téléphone grave danger » et de la mise en œuvre des ordonnances de protection. Des dispositifs qui seront renforcés dans le cadre « du cinquième plan triennal de lutte contre les violences faites aux femmes, en cours d’élaboration, et qui sera publié le 25 novembre prochain ».
(1) Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple – Année 2015 – Disponible sur