En éducation prioritaire, un enfant sur cinq seulement va à l’école dès 2 ans. C’est la conclusion en demi-teinte d’une récente note d’information de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Education nationale(1). « La scolarisation précoce a fortement baissé jusqu’en 2012 et se stabilise depuis », déplore la DEPP.
Au regard des attentes des pouvoirs publics, le taux de scolarisation à 2 ans dans les réseaux d’éducation prioritaire est décevant, même s’il représente presque le double de celui qui est constaté hors éducation prioritaire. A la rentrée 2015, il était ainsi de 22,2 % dans les nouveaux réseaux d’éducation prioritaire plus (REP +) et de 17,5 % dans les réseaux d’éducation prioritaires (REP), soit en moyenne de 19,3 % contre 9,8 % hors éducation prioritaire. Les zones rurales se situent un point environ en dessous des zones urbaines (respectivement 10,9 % et 11,7 %). L’ambition affichée du gouvernement était pourtant de parvenir à 50 % d’enfants de 2 ans scolarisés en REP + et 30 % en REP. Si près de la moitié des départements dépassent ce dernier objectif (notamment dans les académies de Besançon, Rennes et Limoges), neuf départements, majoritairement en Ile-de-France, présentent encore un taux inférieur à 10 %.
Au global, toutes zones confondues, la situation est loin d’être satisfaisante et présente de forts contrastes. A la rentrée 2015, 11,5 % des enfants de 2 ans étaient scolarisés, soit 93 600 enfants. Ce taux était de 35 % au début des années 2000. Ce sont les départements du Centre et de l’Est qui présentent les taux les plus bas. Et 15 départements scolarisent toujours moins de 5 % des enfants de deux ans, malgré une amélioration pour neuf d’entre eux : « par exemple, la Seine-Saint-Denis en scolarise 2,8 % en 2015 contre seulement 1,7 % en 2013 ». Les meilleurs taux sont obtenus dans l’Ouest, le Nord et le Massif central où plus d’un enfant de 2 ans sur cinq est scolarisé. Les départements d’outre-mer (DOM), et notamment les Antilles, sont les plus avancés. La Martinique dépasse les 30 % et la Guadeloupe se situe entre 20 et 30 %. « Dans les DOM, la scolarisation précoce progresse depuis trois ans et dépasse le taux métropolitain pour la première fois en 2015, alors qu’il y a 15 ans, [son niveau] était deux fois moins important. » « L’évolution des effectifs d’élèves de moins de 3 ans est fortement tributaire des politiques éducatives mises en œuvre », conclut la DEPP.
(1) DEPP – Note d’information n° 19 – Juin 2016 – Disponible sur