Dans un climat social tendu, et après quatre mois de discussions, les partenaires sociaux ont échoué à se mettre d’accord « pour définir les nouvelles règles de l’assurance chômage », a annoncé, dans un communiqué du 16 juin, le ministère du Travail et de l’Emploi, en précisant qu’« ils en ont fait collectivement le constat » à l’issue d’une huitième et dernière séance de négociations. Le gouvernement va toutefois prendre les dispositions nécessaires pour « assurer sans délai la continuité de l’indemnisation chômage en prorogeant la convention d’assurance chômage actuellement en vigueur au-delà du 30 juin, date à laquelle elle devait prendre fin ».
L’ensemble des demandeurs d’emploi indemnisés continueront ainsi « de percevoir leurs allocations sans subir le moindre désagrément », poursuit le ministère, sans « aucun impact sur leur indemnisation et leur prise en charge par Pôle emploi ».
Regrettant ce « blocage », le gouvernement en impute la responsabilité à « l’attitude du patronat », alors que, « pour rééquilibrer les comptes du régime, des mesures ambitieuses étaient sur la table, notamment pour lutter contre le recours parfois abusif aux contrats très courts (près de 50 % des contrats à durée déterminée durent moins d’une semaine) ». Or « ces contrats très courts sont source de précarité pour les salariés et font peser une charge de plusieurs milliards d’euros par an sur l’assurance chômage », selon le ministère du Travail, qui juge qu’« une évolution de la modulation des cotisations en vigueur depuis 2013 apparaissait donc souhaitable et aurait au moins mérité d’être discutée ». Réaffirmant son attachement « au dialogue social et à la gestion paritaire du régime d’assurance chômage », le gouvernement invite enfin les partenaires sociaux à reprendre les négociations à la rentrée, « en vue d’aboutir à un accord ».