Recevoir la newsletter

Aller-retour en psychiatrie

Article réservé aux abonnés

Quelles sont, en France, les conditions de vie des malades psychiques ? Fermetures d’institutions spécialisées, suppressions de lits en milieu hospitalier, diminution des durées de séjour, pénurie de personnel, inégalités des prises en charge des malades liées à des disparités départementales… Les journalistes Samuel Luret et Jean-Thomas Ceccaldi ont voulu se faire leur propre idée de l’état de la psychiatrie. Le voyage qu’ils nous proposent avec Vies de fous débute aux urgences psychiatriques du centre hospitalier Sainte-Anne, à Paris, qui traitent 11 000 cas par an. Le documentaire nous guide ensuite vers un centre médico-psychologique, puis au sein des hôpitaux psychiatriques de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) et de Melun (Seine-et-Marne) pour nous montrer l’étendue des réponses données à la diversité des pathologies. Un Samsah (service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés), des appartements communautaires, un CATTP (centre d’accueil thérapeutique à temps partiel)… Au final, il existe une large palette de solutions, même si le manque de moyens reste criant, les listes d’attente sont longues et les malades pas assez souvent « durablement guéris ».

Le monde de la psychiatrie est également au cœur du film Folles de joie, fiction italienne réalisée par Paolo Virzi. Ses héroïnes sont deux patientes aux caractères opposés : l’une, bavarde, affiche un comportement excessif ; l’autre est introvertie. Beatrice, bipolaire, et Donatella, borderline, tout juste sortie d’un internement en hôpital psychiatrique judiciaire, se lient d’une amitié profonde mais orageuse. Le film montre les deux femmes qui s’enfuient un peu par hasard de la Villa Biondi, la structure qui les accueille, pour vivre des tribulations en quête « d’un peu de bonheur », mais surtout à la recherche du fils de Donatella, placé depuis sa naissance.

Adoptant le point de vue de Beatrice et de Donatella – incarnées par deux actrices d’une grande justesse –, cette histoire fait souvent sourire, alors même qu’elle traite de sujets dramatiques – « parce que la maladie mentale est aussi comique, poétique, surréelle, irrévérencieuse », analyse Micaela Ramazzotti, qui interprète Donatella. « Durant les repérages, nous avons visité des endroits décourageants où les patients étaient traités de manière expéditive, placés sous sédatifs, attachés par des lanières, ou oubliés, relate Paolo Virzi. Mais nous avons aussi découvert des endroits très beaux, chargés d’énergie, où l’on met en place des projets de réinsertion. » C’est de ceux-là que le réalisateur s’est inspirés pour imaginer la Villa Biondi – où, au terme de leur périple, les protagonistes retournent de leur plein gré.

Vies de fous

Samuel Luret et Jean-Thomas Ceccaldi – Sur LCP, dimanche 19 juin à 20 h 30

Folles de joie

Paolo Virzi, avec Valeria Bruni-Tedeschi – 1 h 56 – En salles

Culture

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur