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L’Unafam détaille ses positions sur les soins en psychiatrie

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L’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) a publié, le 9 juin, ses positions concernant les activités de soins et de recherche dans la filière psychiatrie et santé mentale. Elle a choisi de les diffuser à l’heure de la parution du décret sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT)(1) et de la création des communautés psychiatriques de territoire (CPT), car elle souhaite que ces recommandations « soient prises en compte dans le projet médical partagé qui précisera la stratégie de chaque GHT et des CPT », deux dispositifs prévus par la loi « santé » du 2 janvier 2016.

Les préconisations de l’Unafam(2) doivent permettre de répondre à cinq objectifs « prioritaires », le premier étant de développer les dispositifs de prévention. Sur le plan de la prévention primaire d’abord, il faut aider à « changer la perception des pathologies psychiatriques par des actions de déstigmatisation et d’information », plus spécialement auprès des publics jeunes, et sensibiliser aux facteurs de risques « pour éviter l’émergence de la maladie » (mise en place de consultations d’addictologie par exemple). La prévention secondaire passe, elle, par une « prise en charge précoce et adaptée » dès les premiers symptômes et l’innovation dans l’accueil des personnes (développement de centres accessibles aux jeunes, de structures d’accueil et de soins multidisciplinaires « non stigmatisantes mais avec des services spécialisés en santé mentale » ou de structures spécialisées sur le modèle des maisons des adolescents). Enfin, dans le champ de la prévention tertiaire, il faut améliorer la prise en charge des patients souffrant de maladies psychiatriques sévères et durables par le soutien à l’innovation thérapeutique, promouvoir les soins de réhabilitation et « prévenir les rechutes par le développement de structures médico-sociales adaptées et le renforcement des liens entre les acteurs du sanitaire et du médico-social ».

Deuxième axe prioritaire : prendre en charge les situations de crise et d’urgence avec, en premier lieu, « des réponses ambulatoires, connues, repérables et réactives », avec des équipes formées à l’écoute de l’entourage, capables de fournir rapidement une réponse et de « mettre en place des actions graduées pour éviter l’aggravation de la situation ». Les centres médico-psychologiques (CMP) et les équipes mobiles d’intervention psychiatrique répondent à ces critères, les premiers devant toutefois offrir, entre autres, une « amplitude et une durée d’ouverture qui répondent aux besoins » et des créneaux réservés à l’accueil non programmé. Il faut ensuite des dispositifs répondant à la spécificité de la crise et de l’urgence psychiatriques avec des centres dédiés et identifiés, en ville ou à l’hôpital, où l’on peut se présenter spontanément et où la demande peut émaner d’une personne de l’entourage comme d’un professionnel. L’Unafam préconise également la mise en place d’une cellule téléphonique spécialisée en psychiatrie au sein du 15. Dernier niveau de réponse à l’urgence : « Une organisation et une structuration des réponses réfléchies à l’avance dans chaque territoire, permettant au premier professionnel alerté d’orienter ou de déclencher le dispositif adapté à la situation. » Ce qui nécessite une sensibilisation-formation de l’ensemble des acteurs potentiels de ce dispositif sur les spécificités des troubles psychiques et les comportements des personnes en souffrance psychique, une coordination de type conseil local de santé mentale et un « circuit formalisé de réponse à l’alerte et un protocole d’intervention connu de tous ».

Le troisième axe de préconisations concerne l’accès aux dispositifs de diagnostic et de soins. L’Unafam estime dans ce cadre nécessaire de revoir l’organisation des CMP qui, « souvent », ne répondent plus aux critères de premier recours. Elle recommande notamment de favoriser des dispositifs d’« aller vers », avec des interventions à domicile des CMP « si nécessaire » et le développement d’équipes mobiles psychiatriques adaptées à différents publics (adolescents, personnes en grande précarité, personnes âgées…). Autres priorités dans ce champ : développer des dispositifs alternatifs à l’hospitalisation (soins intensifs à domicile, HAD) en prenant en compte les possibilités de l’entourage des patients, promouvoir une prise en charge personnalisée, développer les dispositifs de réhabilitation (éducation thérapeutique du patient, psychothérapie, soins de remédiation cognitive, soins de réhabilitation psychosociale) et enfin « préserver le capital santé de l’entourage ».

Soulignant que « la prise en charge somatique des personnes souffrant de pathologies psychiques chroniques et sévères doit être reconnue comme une priorité de santé publique », l’Unafam décline ensuite des propositions pour l’accès aux soins somatiques et la prise en charge des facteurs de comorbidité, domaine dans lequel les médecins, psychiatres ou généralistes, doivent être mieux formés. Par ailleurs, le rôle des acteurs des secteurs paramédical et médico-social ainsi que de l’entourage, « qui tous constituent des “veilleurs au quotidien”, doit être explicité et valorisé ». Il convient également de développer l’éducation thérapeutique des personnes concernées et de leurs proches, tandis que les conduites addictives « doivent être clairement identifiées comme des comorbidités, sans a priori moralisateur, et traitées comme telles ».

Afin de favoriser l’accès des personnes handicapées psychiques aux accompagnements sociaux et médico-sociaux, il faut identifier les obstacles à la collaboration entreles professionnels impliqués dans leur prise en charge et promouvoir les actions permettant de lever ces freins. L’Unafam suggère par ailleurs de « chiffrer les besoins réels d’accompagnements malgré une segmentation institutionnelle entre les secteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux » et d’établir des conventions de partenariat entre les professionnels de ces différents champs. L’Unafam prend également position sur la recherche, l’objectif général étant d’amener « les ressources humaines et techniques consacrées à la recherche en psychiatrie au niveau de celles consacrées à d’autres maladies telles que le cancer ou les maladies cardiovasculaires ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2959 du 6-05-16, p. 36.

(2) Disponibles sur www.unafam.org.

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