Les préoccupations liées à l’évolution de son état de santé ou de celui de son conjoint constituent un « facteur décisif » dans le choix d’aller s’installer en logements-foyers, ces hébergements dédiés aux personnes âgées autonomes de plus de 60 ans, assortis de services collectifs sur place ou à proximité, montre une étude de la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), publiée dans son bulletin Cadr’@ge du mois de mai(1). Après avoir analysé ces structures à travers le point de vue des professionnels qui y travaillent(2), les auteurs se sont intéressés cette fois-ci aux motivations d’entrée des résidents. « Dans un contexte où la préférence pour le maintien à domicile se poursuit, l’objectif est ici de comprendre les parcours et les conditions d’entrée en établissement des résidents en plaçant leurs témoignages au cœur de l’étude », expliquent-ils.
Outre la question de la santé, comprise ici dans « la volonté de prévenir une situation difficile », l’un des principaux critères d’entrée en logement-foyer « repose sur la crainte de vivre dans un logement inadapté ou dont l’accès deviendrait difficile ». D’autres veulent tout simplement quitter un logement provisoire, sans que le logement-foyer soit nécessairement la solution recherchée initialement, celle-ci ne s’inscrivant « pas forcément dans un projet de mobilité prévu de longue date » mais apparaissant plutôt au hasard « des démarches entreprises dans l’urgence pour obtenir un nouveau logement ».
Le logement-foyer est également privilégié lorsque le domicile précédent est devenu « inadapté, insalubre, […] ou que les retraités ne parviennent pas, du fait de leur âge, à accéder au parc de logements classiques ». Pour autant, il ne s’agit pas d’une solution réservée à « des ménages âgés précaires ou des individus isolés », le logement-foyer pouvant « être également attractif pour ceux qui entrevoient progressivement l’impossibilité de se maintenir dans un logement difficile à entretenir ».
Autre critère de choix : la volonté de « privilégier le lien social » et de « rompre la solitude », l’optique étant de ne pas vieillir seul. Certains cherchent aussi « le rapprochement géographique d’un membre de la famille ou d’un quartier ».
Seul le coût des logements-foyers, « relativement abordable », ressort peu de l’étude, relèvent les auteurs en conclusion. Il est cependant « probable qu’il en soit davantage question à l’heure où les résidences autonomie sont amenées à les remplacer, moyennant quelques aménagements et la mise en place de services parfois inexistants ». Il s’agira alors de « réinterroger la vocation sociale de ces structures et leur capacité à accueillir une grande diversité de personnes âgées, y compris les plus modestes ».
(1) Téléchargeable sur