Recevoir la newsletter

L’ONPES consacre son rapport annuel à l’invisibilité sociale

Article réservé aux abonnés

« Existerait-il des populations dont nous ne saurions rien de l’existence et de la précarité ? Que recouvre cette notion ? Pauvreté, exclusion et invisibilité se recoupent-elles, se renforcent-elles ? Quels sont les processus générateurs d’invisibilité sociale ? Comment peut-on la saisir concrètement ? La prévenir ? » C’est à toutes ces questions que tente de répondre l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) dans son 11e rapport annuel, rendu public le 15 juin(1). Il y a deux ans, l’instance a engagé un vaste travail sur le phénomène de l’invisibilité sociale, qui a déjà débouché sur la tenue d’un séminaire de recherche et une série d’études diffusées au fil de l’eau et venues nourrir le rapport qu’elle vient de publier.

Dans un premier chapitre, l’ONPES « se donne pour ambition de clarifier la notion d’invisibilité sociale par le biais d’une revue de littérature », et parvient à dégager une « définition opérationnelle » qui sert de fil conducteur pour la lecture du rapport.

Ainsi, il définit cette notion comme « les processus (c’est-à-dire les attitudes, les comportements, les normes et les dispositions institutionnelles) induits par divers acteurs, qui, dans leur complexité, génèrent un déni de reconnaissance sociale des personnes pouvant affecter l’étendue et l’intensité de leurs conditions de vie déjà précaires ». Le deuxième chapitre s’intéresse aux causes de l’invisibilité sociale, c’est-à-dire notamment aux processus d’invisibilisation médiatiques et politiques ainsi qu’à ceux qui sont produits dans le cadre du travail social sur lesquels l’ONPES a publié une étude spécifique en décembre 2015(2). Le troisième chapitre, quant à lui, étudie trois groupes de populations souffrant d’invisibilité – les jeunes ruraux et les néoruraux, les travailleurs non salariés pauvres et les parents des enfants suivis par l’aide sociale à l’enfance –, en s’appuyant sur trois études également déjà publiées par l’observatoire(3).

Enfin, dans son dernier chapitre, l’ONPES formule un certain nombre de pistes pour prévenir l’invisibilité sociale. Parmi elles : lutter contre le non-recours, notamment par l’automatisation des aides ; informer de façon proactive les usagers sur leurs droits ; développer la participation des usagers ; lutter contre l’isolement ; territorialiser davantage les politiques sociales ; développer la statistique pour mieux rendre compte des parcours et des trajectoires des populations ; mettre le concept d’invisibilité sociale au programme de la formation des travailleurs sociaux.

Notes

(1) L’invisibilité sociale, une responsabilité collective – Rapport 2016 – Disponible sur www.onpes.gouv.fr.

(2) Voir ASH n° 2936 du 4-12-15, p. 18.

(3) Voir respectivement ASH n° 2941 du 8-01-16, p. 8, n° 2964 du 10-06-16, p. 18 et n° 2946 du 5-02-16, p. 13.

Côté cour

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur