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Le plan de « Pas de bébé à la consigne » pour les métiers de la petite enfance

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Le collectif « Pas de bébé à la consigne » a accueilli « favorablement » le rapport de Sylviane Giampino sur le décloisonnement des métiers et des interventions dans le secteur de la petite enfance, remis le 9 mai à la ministre des Familles et de l’Enfance(1). Il en partage « la philosophie globale sur les enjeux d’épanouissement des jeunes enfants et d’accueil de la petite enfance ». C’est ce qu’ont rappelé plusieurs membres du collectif réunis le 8 juin afin de présenter leurs propositions pour les professionnelles et les métiers de la petite enfance(2). « Le rapport “Giampino” rejoint la bataille du collectif sur de nombreux points, a témoigné Birgit Hilpert, éducatrice de jeunes enfants et l’une des porte-parole du collectif. Depuis notre création en 2009, notre première préoccupation est de défendre la qualité de l’accueil collectif et individuel. Nous avons toujours souligné la nécessité de développer la qualification des professionnels. » Avec les propositions dévoilées le 8 juin, il s’agit d’« aller plus loin dans l’urgence des mesures à prendre », a pour sa part indiqué Véronique Jacquet, coprésidente de la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (FNEJE). Des propositions « plus affinées et plus développées » que celles du rapport Giampino, a ajouté Françoise Favel, directrice du Centre d’études et de recherches pour la petite enfance (CERPE), en rappelant le principe de base de ce « plan métiers » sur lequel le collectif travaille depuis deux ans : « l’idée est de dire que les différences qui existent entre les métiers et les formations nous paraissent intéressantes à tous points de vue car c’est grâce à ces singularités qu’il peut y avoir de la complémentarité. Nous souhaitons donc conserver des diplômes différents, qui permettent par ailleurs l’existence d’une filière petite enfance engageant les professionnels à s’inscrire dans un parcours professionnel. Néanmoins, on ne peut pas imaginer qu’il n’y ait pas de socle commun, de culture partagée, voire de temps de formation communs. » Partant de ce postulat, le collectif propose que chaque formation, quel que soit son niveau de qualification, puisse aborder les six thématiques suivantes : les soins et la santé du jeune enfant, la connaissance du développement de l’enfant (sur le plan psychique, moteur, sensoriel, cognitif, langagier, social…), l’accueil, l’accompagnement et la communication avec les familles, l’accueil du jeune enfant, les actions éducatives auprès du bébé et du jeune enfant et enfin la communication et le travail en équipe.

« Pas de bébé à la consigne » propose également des évolutions de l’architecture de certaines formations, à l’image de celle d’auxiliaire de puériculture. Le collectif préconise de maintenir la dimension sanitaire dans la formation tout en renforçant les modules sur la fonction d’accueil de l’enfant et de ses parents ainsi que la dimension éducative du métier dans l’accompagnement au quotidien du jeune enfant en collectivité, les compétences relationnelles et la communication professionnelle, en particulier la réflexion sur le travail en équipe pluridisciplinaire. Pour cela, il propose d’allonger le temps de formation en le portant à 18 mois (au lieu de 10 actuellement), notamment avec des stages plus longs (six semaines au lieu de quatre). Ces propositions conduiraient également à faire passer cette formation du niveau V au niveau IV, « avec naturellement des passages possibles d’une fonction à l’autre dans le cours de la carrière professionnelle », écrit le collectif.

Ce dernier recommande également de rénover le CAP petite enfance en permettant à ce premier niveau d’emploi « de mieux assurer une fonction technique de soutien à la fonction d’accueil et de soin dans les EAJE [établissements d’accueil du jeune enfant]. Il s’agit de mettre ces personnels en situation de gravir “une première marche” vers la professionnalisation. » « Pas de bébé à la consigne » propose aussi de développer et de réorganiser le contenu de la formation obligatoire initiale des assistantes maternelles, avec notamment une formation continue plus accessible.

S’agissant de la formation d’EJE, les membres du collectif souhaitent la préserver au mieux. S’ils ne sont pas opposés à ce que ces professionnels évoluent vers des postes à responsabilité – tendance souvent observée –, ils insistent sur le fait que « l’EJE doit rester un professionnel de l’accueil des jeunes enfants et au service des familles, c’est-à-dire être impliqué directement, pour au moins une partie de son poste, dans cet accueil direct. En ce sens, le passage au niveau II du diplôme [dans le cadre de la réingénierie des diplômes] doit rendre visible une fonction de cadre éducatif plutôt que de direction, avec obligation de présence et d’intervention auprès des enfants dans les équipes. »

Le rapport « Giampino » constitue une « base pour développer une politique ambitieuse de la petite enfance, mais celle-ci ne va pas se développer toute seule, il y aura des batailles à mener, il faudra faire vivre ce rapport », a conclu Birgit Hilpert. Avant d’annoncer que pour affirmer et poursuivre ce travail, le collectif organisera à l’automne prochain un forum sur le thème « l’accueil de la petite enfance en débat sur la place publique ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2960 du 13-05-16, p. 5.

(2) « Professionnel-les de la petite enfance : un plan métiers de qualité pour un accueil de qualité » – Disponible sur http://goo.gl/BHDcE5.

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