Au rang des quelques annonces positives relevées par l’Association des paralysés de France (APF), à l’issue de la conférence nationale du handicap(1), figure la possibilité de cumuler la prime d’activité et l’allocation aux adultes handicapés (AAH), les rentes et les pensions d’invalidité. Cette mesure « répond à une demande forte d’équité en faveur des personnes en situation de handicap aux revenus modestes qui travaillent et qui pourtant étaient jusqu’à présent hors champ de la prime d’activité », écrit ainsi l’APF dans un courrier adressé le 26 mai à la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, et à la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Ségolène Neuville. Mais si l’association salue « cet effort conséquent en termes de gain de pouvoir d’achat pour ces personnes malades ou handicapées qui sont en capacité de travailler », ce n’est que pour mieux relayer « la très forte incompréhension des personnes en situation de handicap confrontées à l’impossibilité de travailler ». Et de souligner que ces dernières, qu’elles soient bénéficiaires de l’AAH ou d’une pension d’invalidité, « connaîtront en tout et pour tout une “revalorisation” de 0,1 % de leurs ressources pour l’année 2016, soit un maximum de 0,80 centime par mois ».
Par ailleurs, au cours du quinquennat, l’augmentation maximale aura été de 5 % pour les allocataires de l’AAH (soit 30 € par mois) « tandis que les bénéficiaires de pensions d’invalidité auront connu une période de gel ou une progression mineure ». Pourtant, dans le même temps, les sources de dépenses ont progressé, entraînant des restes à charge de plus en plus « pesants » et des restes à vivre « de plus en plus limités ». « Les personnes en situation de handicap sont révoltées par cette situation », s’insurge l’APF, qui « ne peut accepter le maintien sous le seuil de pauvreté d’une population dans l’incapacité de travailler du fait de la maladie ou du handicap ». Elle demande donc aux ministres une « véritable inflexion » de la politique à l’égard de ce public en examinant plus particulièrement « cinq points cruciaux ». L’association souhaite ainsi que l’AAH soit portée a minima au niveau du seuil de pauvreté, que les compléments d’AAH (compléments de ressources et majoration pour la vie autonome) soient revalorisés (ce qui n’a pas été fait depuis 2005, rappelle l’APF) et que l’on relève le plafond donnant accès à l’aide à l’acquisition de la complémentaire santé aux bénéficiaires cumulant l’AAH et le complément de ressources (soit 987,77 € contre 972 € actuellement).