Le modèle du camp de la Linière, à Grande-Synthe (Nord), finalement repris en main par l’Etat par une convention signée le 30 mai (voir ce numéro, page 13), fait des émules. La maire de Paris, ville « confrontée à un flux migratoire sans précédent », a en effet annoncé, le 31 mai, la création « d’un camp humanitaire aux normes de l’ONU, qui sera dédié aux migrants ».
Il sera « situé dans le nord de la capitale », indique la municipalité dans un communiqué, sans plus de précisions, et « prendra la forme de bâtiments modulaires, rapides à installer, pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes ». La Ville est en train d’expertiser plusieurs terrains lui appartenant, à Paris intra-muros, « sur lesquels nous pourrons installer un campement […] avec l’aide des associations et, je l’espère, de l’Etat », a déclaré Anne Hidalgo au cours d’une conférence de presse, selon l’AFP, en compagnie de représentants des associations Aurore, Emmaüs et France terre d’asile, parties prenantes du dispositif. « Le terrain précis sera annoncé dans quelques jours, pour un début des travaux courant juin et une ouverture dans l’été », indique la mairie.
Depuis le début de l’année 2015, « plus de 8 000 migrants présents sur le territoire parisien ont été mis à l’abri, grâce à la mobilisation conjointe des associations, de la préfecture de la région Ile-de-France et de la Ville de Paris », rappelle par ailleurs la municipalité. Elle souligne avoir consacré, en 18 mois, « 14 millions d’euros à la prise en charge des migrants ». En revanche, « les moyens mis en place par le gouvernement restent insuffisants, comme en témoigne la succession de campements sur l’espace public », poursuit-elle dans son communiqué, à l’instar du dernier en date, qui, « installé depuis quelques jours aux abords du jardin d’Eole (XVIIIe), compte aujourd’hui près de 800 personnes qui dorment à même le sol, dans des conditions météorologiques et sanitaires particulièrement déplorables ».