Autre sujet dont s’est ému le Comité d’entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d’enfants handicapés à la suite de la conférence du handicap, dans une missive adressée le 30 mai à Ségolène Neuville : le polyhandicap. La secrétaire d’Etat avait en effet fait part, en avril dernier, de la nécessité de travailler à la mise en place d’un plan « polyhandicap »(1), tandis que le président de la République a, lors de la conférence nationale du handicap du 19 mai dernier, annoncé la mise en œuvre d’une stratégie quinquennale d’évolution de l’offre médico-sociale dotée de 180 millions d’euros, devant « comporter un volet spécifique pour le polyhandicap »(2). Or, après « lecture attentive » de la circulaire budgétaire pour 2016 (3), les signataires du courrier se déclarent très « déçus » – un « euphémisme », précisent-ils. En effet, ce texte ne comporte « aucune mesure nouvelle » en faveur des personnes polyhandicapées, contrairement à ce que Ségolène Neuville avait indiqué, selon eux, à plusieurs membres du Comité d’entente lors d’une rencontre organisée le 10 mai.
Le collectif d’associations renouvelle donc sa demande d’un « véritable plan doté d’engagements pluriannuels de l’Etat », afin d’améliorer les conditions d’accompagnement des personnes polyhandicapées. « Au-delà des questions de formation, il est indispensable de garantir des accueils pérennes pour les “sans solution”, le plan d’accompagnement global n’étant pour eux qu’un pis-aller, et un financement adapté des structures pour adultes leur permettant d’assurer un accompagnement respectueux de leur dignité », écrivent les membres du Comité d’entente. Selon eux, « c’est à cette condition » que pourra se construire « une société qui donne toute sa place » aux personnes les plus vulnérables.
(1) Lors d’un discours prononcé à la conférence organisée le 18 avril dernier par l’Association de défense des polyhandicapés (Adepo66) sur le thème « La fraternité face au polyhandicap ».