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L’Etat s’engage à financer les dépenses de fonctionnement du camp de Grande-Synthe

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Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, ont signé le 30 mai, à Grande-Synthe (Nord), avec le maire (EE-LV) de la commune, Damien Carême, et l’Association des Flandres pour l’éducation, la formation des jeunes et l’insertion sociale (AFEJI), une convention engageant l’Etat à financer le premier campement humanitaire de France répondant aux normes prévues par le Haut Commissariat aux réfugiés en matière d’équipement et d’hygiène. Une manière de tourner la page après un long bras de fer entre les pouvoirs publics et Damien Carême.

A l’origine, l’élu écologiste et Médecins sans frontières (MSF) avaient pris l’initiative d’agir sans l’accord des autorités pour venir en aide au millier de personnes qui vivaient dans des conditions extrêmement précaires dans un bidonville boueux situé à la lisière de Grande-Synthe(1). Le 7 mars dernier, l’édile et l’association ont ainsi proposé aux migrants de déménager à un kilomètre de là, dans un camp constitué de petits cabanons chauffés. Pendant plusieurs mois, le gouvernement aura tenté de leur mettre des bâtons dans les roues à travers – comme l’a reconnu Bernard Cazeneuve – « des pressions financières et l’application stricte de mesures de sécurité ». Avec la convention, les protagonistes ont finalement trouvé un terrain d’entente.

Concrètement, l’Etat s’y engage à financer, à hauteur de 3,9 millions d’euros, les dépenses de fonctionnement du camp. La convention prévoit des mesures pour garantir la sécurité des migrants et des personnes avoisinantes au campement. « J’affecterai au camp un groupe de policiers, qui effectuera sa mission dans un esprit et des règles inspirées de la police de proximité, notamment contre les extorsions de fonds des passeurs », a précisé Bernard Cazeneuve. « Il n’y aura pas de contrôle d’identité pour les réfugiés et ceux des intervenants extérieurs se feront en accord avec les associations partenaires », a-t-il encore précisé. Quant à la gestion quotidienne et la surveillance sociale du camp, elles sont confiées à l’AFEJI, en complément des maraudes opérées par l’Office français de l’immigration et de l’intégration.

La convention prévoit également que tous les enfants du campement en âge d’être scolarisés (de 6 à 16 ans) soient accueillis dans les écoles et collèges de Grande-Synthe à compter de septembre 2016, la ville s’engageant à mettre à disposition une navette du campement jusqu’aux écoles concernées.

Aussi et surtout, la convention met l’accent sur la promotion de l’asile. Une « maison des pouvoirs publics » sera ainsi installée sur le camp dans ce but. L’idée étant de conduire les migrants vers les 132 centres d’accueil et d’orientation répartis sur tout le territoire français, où un accompagnement à la demande d’asile leur sera proposé. Et ainsi, in fine, de les inciter à renoncer à leur projet de passage en Angleterre au profit d’une demande d’asile en France.

A terme, la convention prévoit la fermeture progressive du camp, « au fur et à mesure des départs des personnes migrantes vers des solutions de logement durables », indique le ministère du Logement.

Selon le texte de l’accord, l’Etat s’engage pour un an, jusqu’au 31 mars 2017, avec une possibilité de renouvellement tacite. Un point d’étape sera organisé en septembre.

Notes

(1) Voir ASH n° 2951 du 11-03-16, p. 17.

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