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L’essence d’un métier

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« Finalement, ça veut dire quoi aider ? Avoir essayé, est-ce déjà aider ? » Tout au long des douze années passées au sein d’un conseil départemental en tant qu’assistante de service social, cette lancinante question a taraudé Charline Olivier. Comment ne pas tomber dans le piège de la confusion qui attend le travailleur social entre la responsabilité d’agir et celle de réussir ? Surtout dans un contexte de contraintes budgétaires qui ont mené le système au bord de « la rupture ». En s’attachant à ce qui constitue l’essence de ce métier, nous dit Charline Olivier : la rencontre. L’assistante sociale nous fait partager plusieurs trajectoires de vie qui l’ont marquée ; ces rencontres dont on sort grandi mais pas toujours indemne. Comme celle de Seena, qui découvre sa séropositivité après avoir quitté son pays d’origine et qui ne reverra sans doute jamais sa fille, également atteinte du sida, sa demande de regroupement familial ayant été rejetée. On y croise également le petit Samuel, le « chouchou » de l’assistante sociale, pour lequel il a fallu se résoudre à demander un placement à la naissance. Ou encore cette famille dont les conditions de vie sont telles qu’elles alimentent les pires craintes, et pour laquelle aucune mesure éducative ne sera finalement prise. Il faut aussi parfois faire face aux accusations de laxisme portées par des voisins ou affronter la colère d’un interne d’un hôpital, qui refuse que l’on « arrache un enfant à sa mère » à la suite d’une décision de placement.

Et puis il y a ces rencontres qui se terminent bien et constituent « un rempart au cynisme et au renoncement ». Comme celle de ce couple qui vient d’avoir un enfant et réussit à se faire attribuer très rapidement un logement social. Le témoignage de Charline Olivier interroge en permanence la nature et les limites de l’intervention du travailleur social, de cet engagement qui nécessite « une implication permanente et constante dans la relation » et d’accepter de prendre des risques pour protéger. L’auteure a fini par quitter ses habits d’assistante de service social pour intégrer le service d’insertion et de probation d’une prison bretonne. « Il me plaît aujourd’hui de n’être que de passage dans la vie de ceux qui ont besoin d’aide, et d’interagir d’abord avec des adultes, dans une recherche de responsabilisation partagée », conclut-elle.

Le travail social à l’épreuve de la rencontre

Charline Olivier – Ed. L’Harmattan – 19,50 €

Culture

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