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Animateurs territoriaux : des pistes pour revaloriser leur statut et améliorer leurs conditions de travail

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« Si les métiers de l’animation professionnelle tendent à se structurer et si de nouvelles missions se développent prouvant le dynamisme de la filière animation dans la fonction publique territoriale, il n’en demeure pas moins que cette filière est traversée par des problématiques importantes » (conditions statutaires peu attractives, cadre professionnel fragile, forte précarité des conditions d’emploi…), souligne un rapport sur la filière animation du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), voté à l’unanimité le 18 mai(1). Après avoir rappelé le contexte historique et la définition de l’animation socioculturelle, les auteurs du rapport formulent une série de propositions visant à améliorer les conditions de déroulement de carrière, de recrutement, de qualification et d’emploi.

Résorber l’emploi précaire

Le CSFPT pointe en premier lieu la « forte précarité du statut de l’emploi » avec notamment 40 % de contractuels et de vacataires et une grande proportion de temps partiels. Ainsi, par exemple, à la fin 2012, près de 64 % des animateurs éducatifs périscolaires étaient des agents à temps non complet et 67,5 % d’entre eux étaient contractuels. Pour remédier à ce problème, le rapport recommande d’instaurer un temps de travail minimum de 17 heures 30 par semaine afin de permettre une intégration dans le cadre d’emplois des adjoints d’animation.

Pour le CSFPT, la solution à la précarité passe aussi par la professionnalisation de la filière de l’animation. A cet égard, il suggère de rendre obligatoire l’obtention des diplômes professionnels de l’animation socioculturelle, comme, par exemple, le brevet d’aptitude professionnelle d’assistant animateur technicien. A l’heure actuelle, regrette-t-il, les brevets d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) et de directeur (BAFD), qui sont des brevets d’animation occasionnelle, continuent pourtant à être la référence à la fois sur le plan réglementaire (pour le taux d’encadrement dans les accueils de loisirs) et sur le plan des pratiques de recrutement, au détriment de la professionnalisation des animateurs.

Revaloriser le statut d’adjoint d’animation

Une majorité d’agents titulaires, dont certains sont surdiplômés, se situe au grade d’adjoint d’animation de 2e classe (recrutement sans concours), regrette le CSFPT. Et d’ajouter que « les conditions d’avancement sont particulièrement bloquantes entre le premier et le second grade ». Le rapport propose donc de réduire le nombre de grades afin d’obtenir un réel déroulement de carrière et de prévoir une formation au premier grade dans le parcours professionnel pour le passage du concours afin d’intégrer le grade d’adjoint d’animation de 1re classe.

Par ailleurs, il est difficile pour les adjoints d’animation de changer de missions et de cadre d’emplois. Or « qui peut considérer que l’on peut faire toute sa carrière dans le même cadre d’emplois en situation pédagogique avec le public ? », interroge rhétoriquement le rapport. Il paraît donc nécessaire, aux yeux du CSFPT, de créer les conditions favorables au reclassement dans un autre emploi.

Créer un cadre d’emplois de catégorie A

Le rapport propose également de créer un cadre d’emplois de catégorie A spécifique à la filière animation afin de finaliser le déroulement de carrière des agents qui restent actuellement bloqués en fin de catégorie B, et ce avec les mêmes conditions statutaires, indiciaires et indemnitaires que celles de la filière administrative. Les missions de responsabilité et d’encadrement existent, assure le rapport. En effet, certains animateurs territoriaux dirigent des services et parfois aussi « des pôles regroupant plusieurs services avec un encadrement de 10 à 15 agents. […] Ils élaborent et suivent le budget et traitent des programmes concernant la politique de la ville ». De plus, il existe des diplômes de niveau 1 (masters professionnels dont la spécialité « ingénierie de l’animation territoriale ») et de niveau 2 (licences professionnelles dont la spécialité « intervention sociale »).

Prendre en compte le temps de préparation

Le CSFPT recommande de reconnaître de manière réglementaire le temps de préparation comme du temps de travail. Les temps de réunion et de préparation d’activité ne sont « très souvent » pas pris en compte, relève le rapport. Or « les activités des animateurs doivent être préparées en amont » (recherche de financement, de matériels, prise de contacts avec les services, rédaction de courriers administratifs…), ce qui conduit « les agents à prendre sur leur temps personnel ».

En outre, pendant les séjours longs (comme les classes de neige), les animateurs « ne peuvent vaquer à leurs propres occupations », relève le rapport. Ce temps devrait donc être considéré comme du temps de travail effectif et être rémunéré, « ce qui n’est pas toujours le cas », déplore le conseil supérieur.

Notes

(1) Rapport disponible sur www.csfpt.org.

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