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Chasser les mauvaises odeurs

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Problèmes d’hygiène ou d’incontinence, atmosphères confinées… Des effluves désagréables parfois présents au sein des ESMS peuvent déranger le personnel, les résidents tout comme les visiteurs.

Selon un arrêté du 26 avril 1999, « les odeurs existant au sein d’un établissement social et médico-social constituent un des indicateurs de la qualité des prises en charge ». Des odeurs agréables et conviviales comme celles des repas sont bienvenues, celles qui sont désagréables, notamment liées à une mauvaise gestion de l’incontinence de certains résidents, sont « à éviter ». « La plupart des directeurs vous diront que ça ne sent pas mauvais dans leur structure, car ils craignent qu’on assimile mauvaises odeurs et saleté – ce qui n’est pas forcément vrai –, mais quand on creuse un peu, on se rend compte qu’il peut y avoir des odeurs aussi variées que celles provenant des urines, des excréments, d’escarres, de vomi, sans oublier les odeurs de remontées d’égout et du local poubelle, de nicotine, de linge humide, explique Brigitte Duclou, présidente de Cibly, fabricant de produits destructeurs d’odeurs. Et si on ne traite pas immédiatement ces odeurs, elles sont susceptibles d’imprégner durablement les surfaces. »

Le premier réflexe à avoir est donc d’élaborer des procédures d’entretien fréquent des chambres et des couloirs et de veiller à ce que l’évacuation du linge souillé s’effectue avec des chariots dotés de couvercles. A l’EHPAD Les Edelweiss, à Neuville-Saint-Rémy (Nord), les soignants sont tous dotés de petits sacs blancs qu’ils gardent dans leur poche. « Lorsqu’ils effectuent un change, la protection usagée est préalablement isolée dans ce sachet avant de sortir de la chambre et d’être jetée dans la poubelle commune, ce qui permet de limiter la source des mauvaises odeurs », indique Richard Matuszewki, son directeur.

Proscrire les bombes aérosol

Bien entendu, il faut ensuite privilégier la circulation de l’air dans les locaux, grâce à une ventilation mécanique ou naturelle. Certains seraient tentés de se débarrasser des odeurs par la diffusion d’aérosols désodorisants. Ces bombes ne font que masquer les odeurs et peuvent provoquer des désagréments, voire des allergies. Elles sont, en outre, inefficaces pour les grands volumes. Les purificateurs d’air, quant à eux, permettent d’éliminer les odeurs, de détruire les bactéries, les allergènes et les polluants de l’air intérieur. Il existe aussi des systèmes de désinfection des locaux, à réaliser plusieurs fois par an, qui allient hygiène et destruction des odeurs organiques dans les tissus. Pour les WC des résidents, il est conseillé d’investir dans des vaporisateurs à base d’enzymes à pulvériser sur les joints de carrelage, qui détruisent les odeurs des projections d’urine.

Définir son identité « olfactive »

Deux EHPAD publics du département de la Somme – les résidences Mathilde-d’Yseu, à Picquigny, et Saint-Nicolas, à Domart-en-Ponthieu – soignent particulièrement leur identité « olfactive ». « Il n’y a, certes, pas de retour sur investissement, mais avoir un établissement qui sent bon est un engagement institutionnel, fait valoir Fabienne Boucher, cadre de santé. Nous effectuons un travail permanent pour mettre au point de meilleures solutions, de nouveaux matériels ; nous faisons des essais pour trouver des produits ayant une action pérenne et efficace, avec des odeurs douces et légères. » Ces structures ont équipé l’ensemble des couloirs de diffuseurs d’huiles essentielles. Le choix des parfums (fleur d’oranger, menthe ou thé vert) se fait en fonction du lieu et des odeurs à neutraliser. « On ne traite pas de la même façon l’accueil et les toilettes communes », pointe Fabienne Boucher.

Le pouvoir des senteurs

Richard Matuszewski, directeur de l’EHPAD associatif Les Edelweiss, à Neuville-Saint-Rémy (Nord), a mis en place des programmes de diffusion olfactive qui permettent d’adapter l’environnement à chaque résident, en fonction du lieu où il se trouve et du moment de la journée : « L’établissement est équipé de brumisateurs d’huiles essentielles Cibly (six systèmes fixes posés dans les différentes unités) qui diffusent des odeurs dynamisantes l’après-midi, qui déclenchent l’appétit à l’heure des repas mandarine, café, chocolat) et apaisantes le soir. Nous pouvons varier selon les saisons – plutôt de la lavande en été et de l’ambre-cannelle en hiver. Ces senteurs positives participent aussi au bien-être au travail du personnel. Par exemple, lors d’un soin d’escarres, le soignant peut au préalable adapter l’environnement grâce au Microbuz, appareil mobile qui détruit les odeurs nauséabondes. Le budget annuel pour le poste “odeur” est d’environ 1 000 € pour un établissement de 5 400 m2 doté de 86 chambres. »

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