Nous avons voulu montrer que les 6 000 salariés et bénévoles de la fédération participent à la création de solutions d’habitat innovantes – en matière de technologie ou d’animation de projets – que nous essayons de rendre reproductibles au sein du réseau. Les projets sur lesquels nous avons choisi d’échanger visent, par exemple, à prévenir les chutes des personnes âgées dans leur logement, à sensibiliser aux économies d’énergie et à recréer du lien social autour d’« éco-jardins », à associer les gens du voyage à leur projet d’habitat, ou à mobiliser l’intermédiation locative pour les réfugiés relocalisés, en faisant appel à des partenariats spécifiques. Sur ce point, nous avions demandé que l’outil Solibail soit étendu au niveau national. Il l’a été, mais le problème est qu’il reste insuffisamment connu et maîtrisé par les acteurs du logement dans les territoires.
Elle a permis de conjuguer deux compétences proches, la maîtrise d’œuvre urbaine et sociale (MOUS) et l’intermédiation locative, ce qui crée des synergies et renforce l’offre du réseau à travers ses cinq métiers : la réhabilitation accompagnée, l’accompagnement des personnes, la gestion locative sociale, la production d’habitat d’insertion et la conduite de projets de territoire. Sur le plan de la gouvernance, le premier conseil d’administration – jusqu’ici, les CA des deux fédérations étaient réunis – instaure la parité hommes-femmes, ce qui est un gros changement ! Autre nouveauté : les 163 associations Soliha vont être organisées en 14 unités territoriales d’ici à la fin de l’année.
Notre motion de politique générale a pour objectif de développer les solutions pour les personnes rencontrant des difficultés pour accéder au logement ou pour s’y maintenir. Sur la lutte contre la précarité énergétique, nous saluons le déploiement du programme « Habiter mieux », dont l’objectif passe de 50 000 à 70 000 logements rénovés en 2016. Mais après la rupture brutale de crédits connue en 2014, nous demandons que les efforts budgétaires s’inscrivent dans la durée, et que ce programme soit accompagné d’une grande campagne d’information. Nous souhaitons aussi que 40 000 logements par an soient adaptés à l’autonomie des personnes âgées, avec un engagement des acteurs institutionnels intervenant dans ce champ. Pour renforcer la politique de lutte contre l’habitat indigne, freinée par la répartition des procédures entre le préfet et les maires, nous demandons que ces dernières soient unifiées et simplifiées, et que les compétences relatives à l’habitat indigne soient transférées aux intercommunalités. Afin de développer l’offre de logements abordables, il faut encourager la production, notamment en rendant plus attractif le conventionnement du parc privé, qui reste très faible.
Les conseils départementaux, confrontés à des problèmes budgétaires, ont tendance à réduire ou à supprimer les crédits de la gestion locative adaptée ou de l’aide à la médiation locative. Pour financer ce travail social – le suivi de l’ouverture des droits, de la cohabitation avec le voisinage, des difficultés d’impayés… –, nous demandons que soit systématisé le versement d’une aide aux agences immobilières sociales et aux organismes de maîtrise d’ouvrage d’insertion, en mobilisant le FNAVDL [Fonds national d’accompagnement vers et dans le logement] et le BOP 177 [programme budgétaire consacré à prévention de l’exclusion et à l’insertion des personnes vulnérables].
Nous préconisons, en tant qu’opérateur, d’y développer l’intermédiation locative et la production de logements d’insertion, comme nous nous apprêtons à le faire dans la région PACA. Pour cela, nous demandons à passer des conventions directement avec l’Etat et l’appui financier du Fonds national pour le développement d’une offre de logements locatifs très sociaux.