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Groupes de prévention contre le décrochage scolaire : quelles réalités ?

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A quels types de collaborations les groupes de prévention du décrochage scolaire ont-ils donné lieu ? Une note du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CEREQ)(1) s’est penchée sur ce dispositif, dont le ministère de l’Education nationale a prévu la généralisation dans le cadre du plan national contre le décrochage scolaire lancé à la rentrée 2014(2).

Son enquête, réalisée auprès des équipes de direction de plus de 120 établissements, a permis de mettre en lumière une grande hétérogénéité des pratiques, que le centre de recherche a classées selon différents types d’organisation. Le premier, qui réunit selon lui 28 % des établissements – lycées et collèges –, mobilise un nombre réduit de personnels au sein de l’établissement et s’attache prioritairement aux cas d’absentéisme « lourd » pour lesquels la rupture a déjà été engagée. Dans ce cas, le caractère limité de l’action de prévention s’explique par le fait que le décrochage « est surtout analysé comme résultant d’un manque d’investissement de l’élève dans sa scolarité et le produit d’une orientation inappropriée ». Dans ce cas, peu de dispositifs se concentrent sur les difficultés scolaires des élèves.

Un autre type d’établissements (18 %) regroupe majoritairement des lycées professionnels, fréquemment situés dans des communes de banlieue, qui cherchent à aborder le problème de façon globale pour leurs élèves cumulant des difficultés sociales et scolaires. La politique de lutte contre le décrochage se caractérise alors par l’existence d’un grand nombre de dispositifs – classes spécifiques, projets ou expérimentations – consacrés aussi bien à la prévention qu’à l’intervention (groupes de remobilisation par le sport, tutorat par un adulte de l’établissement, soutien scolaire assuré par une association partenaire…). Dans le cadre de ces actions, un travail est mené entre les membres de la communauté éducative et des acteurs extérieurs à l’établissement. « Pour autant, les modes d’action entre partenaires restent assez variables d’un établissement à l’autre et l’existence de ce type d’échanges n’est pas la garantie d’un fonctionnement pluriprofessionnel au sein de l’établissement », relève l’étude. Les groupes de prévention de ces établissements rassemblent le plus souvent l’équipe de direction, les représentants de la vie scolaire et du pôle médico-social et s’intéressent, au-delà de l’absentéisme, au « mal-être » des élèves et à leurs problèmes de santé. Pour autant, l’implication des enseignants n’est pas généralisée dans toutes les actions.

Plus d’un tiers (36 %) des établissements forment un troisième type, qui concerne le plus souvent les lycées que les collèges, caractérisé par la mise en place de modes de fonctionnement pédagogiques alternatifs (classes sans notes, partenariats et temps d’échanges entre enseignants de lycée et de collège pour anticiper le décrochage…) « Le groupe de prévention prend ici une forme nouvelle dans la mesure où il s’ouvre à la participation des enseignants », souligne l’étude. L’exercice de « repérage » est plus large puisqu’il « s’applique à tous les élèves et implique tous les personnels de l’établissement ». Dans cette perspective, la prévention « ne se limite pas au seul suivi des élèves ».

Enfin, un quatrième type (18 %) rassemble majoritairement des collèges où les initiatives individuelles développées de longue date en matière de réflexion pédagogique « sont devenues par la suite un système cohérent et collectif de pratiques, à l’instar de l’aide aux devoirs, des ateliers de lecture et d’écriture ou de la « méthodologie » ». Dans ce schéma qui implique l’ensemble de la communauté éducative, dont le pôle médico-social, la difficulté scolaire est une question essentielle du groupe de prévention, au même titre que les problèmes sociaux ou de santé.Ce collectif n’est pas « seulement un lieu de résolution de problèmes, il produit également un discours sur l’école, des avis sur les pratiques internes à l’établissement ». Dans cette configuration, les chefs d’établissements se sont saisis « de l’action « pluriprofessionnelle » comme principe de management et d’évolution des collectifs de travail ».

Notes

(1) « “Tous mobilisés contre le décrochage scolaire”, variations autour d’un mot d’ordre national » Disponible sur www.cereq.fr.

(2) Voir ASH n° 2885 du 28-11-14, p. 14.

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