A l’heure où certains départements délaissent la prévention spécialisée, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports promet des moyens et une concertation aux éducateurs de rue. Il en a fait l’annonce le 28 avril à Créteil devant 700 personnes, en ouverture des septièmes journées nationales de la prévention spécialisée, organisées à l’initiative du Comité national de liaison des acteurs de la prévention spécialisée (CNLAPS). (sur la prévention spécialisée, voir aussi notre rubrique « Tribune libre », ce numéro, page 28).
« Alors que nous avons plus que jamais besoin du renforcement de professionnels qualifiés pour accompagner notre jeunesse […], nombre de vos structures connaissent des baisses importantes de financement par les conseils départementaux », a constaté Patrick Kanner, déplorant que la prévention spécialisée, « parent pauvre de la protection de l’enfance », soit parfois « considérée comme une variable d’ajustement ». Il regrette en outre sa présence insuffisante dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, « seulement la moitié d’entre eux étant couverts ».
Dans ce contexte, le ministre a annoncé l’élaboration « dans les prochaines semaines » d’une « convention nationale de partenariat » avec les ministres concernés, le CNLAPS et l’Assemblée des départements de France. « Une réunion sera organisée dans le courant du mois de mai à cet effet. » Patrick Kanner souhaite que la convention soit signée « d’ici à cet été ». Elle visera notamment à « mettre en lumière l’utilité sociale de la prévention spécialisée » et à « reconnaître davantage les pratiques éducatives ». Le ministre a ajouté, sans entrer dans le détail, que « la question des moyens devra être abordée » et qu’il veillera à ce que ceux de l’Etat « soient davantage mobilisés ».
Au cours de son discours, Patrick Kanner a aussi évoqué la prévention de la radicalisation. Il ne s’agit pas de la mission première des acteurs de la prévention spécialisée mais, a-t-il insisté, ils peuvent y concourir. Le ministre leur a demandé à cet égard de s’associer à l’élaboration des plans d’actions sur la prévention de la radicalisation qu’il souhaite voir annexés à chaque contrat de ville avant la fin de l’année.